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| ▽ concours numéro deux. (VOTES) . | |
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Quel est le texte qui vous a le plus séduit ? | La participation 1. | | 25% | [ 1 ] | La participation 2. | | 25% | [ 1 ] | La participation 3. | | 50% | [ 2 ] |
| Total des votes : 4 | | Sondage clos |
| Auteur | Message |
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Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: ▽ concours numéro deux. (VOTES) . 17.07.12 9:43 | |
| bonjour chers membres, j'ai décidé de clore la première partie de ce concours, car je pense que plus aucune participation ne me reviendra. Or, comme lors du premier concours de ce forum, nous n'avons reçu que 3 nouvelles, ce qui reste extrêmement maigre, il faut le dire. De sorte, nous ne décernerons malheureusement qu'un seul prix.
Le système de notation pour déterminer le gagnant ce tout premier concours est le suivant ; so artemis et moi même (jurys pour l'occasion) donneront - sans nous concerter - une note sur 10 à chacun des écrits, et nous additionneront nos deux notes pour chacun des écrits, ce qui donnera une notation sur 20 pour chacune des participations. (notations qui ne seront dévoilées qu'à la fin du sondage). De plus, vous aurez la possibilité de voter vous aussi pour départager les participations. Chaque vote, chaque voix, que recevra un texte sera ajouté à la note sur 20 qu'il possédait initialement.
NB ; le sondage se terminera dans 2 semaines, soit le 30 juillet.
A vous à présent. n'hésitez pas à commenter à la suite de ces quatre posts !
Dernière édition par Crystal-Ali'J le 29.07.12 14:55, édité 3 fois |
| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro deux. (VOTES) . 17.07.12 9:46 | |
| Participation 1. PETITES ENIGMES CLUEDONIENNE.
- Spoiler:
Madame Hillman était considérée comme étant une des plus grande fortune de l'Angleterre. Veuve depuis de nombreuses années, d'un mari qui avait atteint une renommée internationale grâce à une entreprise de nouveaux jouets technologiques, elle avait toujours vécu dans un manoir au style baroque dans l'arrière campagne anglaise. Elle fréquentait peu de gens à part quelques membres du personnel et des amis de son défunt mari. L'annonce de sa mort pendant une matinée brumeuse avait été un des événements les plus importants de ce mois de février 2000. Pour les policiers, le chagrin avait laissé place à l'incompréhension. Madame Hillman était une de ces sexagénaires particulièrement gentilles qui ne refusaient jamais de donner des friandises aux enfants lors de la fête d'Halloween. Elle sortait rarement. Il était rare de l'apercevoir au coin de rue. C'était son majordome qui allait faire les emplettes et qui donnait des nouvelles de la vieille dame. La dernière fois qu'on l'avait aperçu en ville, c'était le 15 avril 1997, le jour de l'enterrement de son époux, depuis, jamais personne ne l'avait vu sourire. Ce fut Karl Horn, inspecteur du comté d'Abingdon qui fut dépêché sur place afin de comprendre les conséquences du décès de la vieille dame. Il avait pris sous son aile, un tout jeune policier, vingt-deux ans, qui n'avait jamais réussi à résoudre une seule enquête et qui tremblait dès qu'il devait sortir son arme. Pour Karl, c'était une occasion pour que le bleu prenne de l'assurance.
Il avait fallu une demi-heure pour se trouver devant le seuil de la porte du manoir campagnard. La brume ne s'était point dissipé, bien au contraire, on arrivait à peine à voir quinze mètres plus loin que ses chaussures. Un silence pesant faisait ressentir une ambiance mystérieuse. En arrivant à l'intérieur, l'inspecteur Horn traversa plusieurs pièces, le grand salon, une cuisine, toutes plus grandes que la superficie de son appartement. Des banderoles étaient accrochées et plusieurs enquêteurs étaient déjà en train de photographier le corps de la victime et les pièces à conviction. En s'approchant du corps défunt de madame Hillman, Horn inspecta de son oeil de lynx la pièce où on l'avait trouvé. Une bibliothèque. Le corps était entouré d'oeuvres de Shakespeare, Agatha Christie ou encore Edgar Poe. Des objets brisés jonchaient le sol et pourtant il n'y avait aucune trace de sang. Aucune tâche ne salissait le parquet ciré et craquant. Au contraire, à côté de sa tête, il y avait un chandelier en argent. L'arme du crime sans doute? Horn s'agenouilla en regardant plus précisément où le coup avait été porté. La nuque ne faisait aucun doute, une plaie l'ornait et la pauvre dame avait du mourir d'un coup particulièrement violent. Enfilant des gants en caoutchouc il prit le chandelier dans sa main avant de se relever. Son jeune acolyte le regardait, attendant une quelconque parole de son mentor qui arriva plus vite qu'il ne l'aurait cru: « Un meurtre produit une nouvelle fois par le fétichiste des jeux. - Fétichiste des jeux? - Tu as déjà entendu parler des meurtres de façon suspect de Witney, Fairford et Bicester? Tous dans les environs d'Oxford? - Oui, enfin, on a classé facilement l'affaire. Nous n'avons jamais trouvé le coupable... - On pourrait enfin le trouver, il ne doit pas être loin. - Enfin, c'est impossible! Puis, ce n'est sûrement pas lui. Comment vous pouvez en être persuadé? »
Horn se redressa, sans répondre, avant de tendre le chandelier à un des enquêteurs qui le mit rapidement dans un sac en plastique avec de l'emmener au laboratoire pour n'avoir ne serait-ce qu'une empreinte digitale et avoir enfin un suspect. L'inspecteur enleva ses gants avant de se diriger vers le majordome, celui qui avait trouvé la vieille femme, morte, dans la bibliothèque. Il avait aussitôt appeler le commissariat d'Oxford. Il répétait sans cesse sa version des faits à divers policiers qui prenaient à chaque fois des notes sur une petite carnet. Pour Horn, c'était une perte de temps, le fétichiste des jeux ne devait pas être loin. Certes, il y avait la possibilité que le coupable avait déjà pris de l'avance pour fuir la ville rapidement. Arrivé à la hauteur d'un policier, il posa sa main sur son épaule pour lui attirer l'attention. « Quelque chose a disparu? - Toutes les économies, des coupures en liquide qu'elle avait caché soigneusement dans la bibliothèque. A travers des livres, ou dans des petits coffrets qui servaient d'objets de décorations dont personne aurait pu se méfier qu'ils contenaient beaucoup d'argent. - Personne ne savait où était cet argent. J'étais le seul au courant, madame était toujours généreuse et cela ne m'étonnerait pas que quelqu'un ait pu l'amadouer et lui demander de lui avancer une quelconque somme. » Intervint le majordome.
Il était bouleversé par la mort de la maîtresse de maison, ses traits de visage étaient et il était certainement épuisé par tous ces enquêteurs, dont les premiers l'avaient suspecté directement du meurtre commis. Hors, à l'heure des faits criminels il avait été absent, madame Hillman l'avait envoyé faire une course et en revenant il l'avait retrouvé, son corps encore chaud mais dont le cœur ne battait plus. Horn, pris la relève. Depuis le début de ces meurtres, il se sentait concerné car il n'avait jamais réussi à mettre la main sur l'assassin. Cette fois, il savait qu'il avait une infime chance de mettre ce fou derrière les barreaux. En effet, en assemblant le puzzle, il comprenait rapidement qu'il ne s'agissait qu'une représentation du fabuleux jeu d'enquête qu'était le Cluedo, inventé après la Seconde Guerre Mondiale en 1947. Un jeu où l'on devait trouver qui avait tué le Docteur Lenoir. Il y avait plusieurs pièces comme la bibliothèque, et divers objets qui pouvaient être l'arme du crime: revolver, corde ou encore même, un chandelier. Il n'y avait aucun doute pour l'inspecteur Horn que le criminel était le fétichiste des jeux, un homme qui voyait le monde comme un jeu de société et se prenait lui-même comme étant un pion. « Est-ce que vous pensez que quelqu'un aurait pu lui vouloir du mal? - Oh non monsieur. Madame était aimée. Par contre, il y a un homme, un ancien ami de son mari qui venait souvent la voir ces jours-ci. Puis, il y avait d'autres personnes aussi avec lesquelles elle était liée, mais je ne pense pas qu'il lui aurait fait du mal. Que ce soit sa petite fille ou encore un vieil ami qui est professeur... - Vous pourriez me donner leurs noms? »
Le majordome acquiesça avant de dicter un à un les noms de ces suspects. Il y en avait un particulièrement que Horn garda dans sa mémoire. Colonel Wolfington. C'était l'ancien ami de feu son mari. Après sa mort, elle avait gardé quelques relations avec le colonel qui venait prendre régulièrement de ses nouvelles. Le doute s'immisça en Horn. Si vraiment, c'était lui le coupable, pourquoi avoir attendu trois ans? Si c'était pour la fortune, il aurait pu l'assassiner quelques temps après son époux. Il passa sa main dans sa barbe naissante, réfléchissant scrupuleusement. Au bout de quelques instants il remercia le majordome et sortit du manoir où le bleu le suivait. « Chef! A propos de cette histoire de fétichiste des jeux, je n'ai jamais clairement compris en quoi ça consistait. Cela me paraît impossible qu'un homme puisse assassiner des personnes en se croyant sur un plateau de jeu de société. - Ce n'est pas compliqué... Un homme prend la réalité pour un jeu. A chaque fois il fait tout pour gagner la partie. Sauf que je ne vois pas pourquoi il s'en est prit à madame Hillman. - Ce n'est pas lui. - Comment peux-tu en être si sûr? - Parce qu'il faut être vraiment fou pour réagir ainsi. Cette histoire de fétichiste, je n'y crois pas. »
Pendant le reste de la soirée Horn réfléchissait au pourquoi du comment, le coupable avait décidé d'assassiner madame Hillman. Il avait beau retourné l'énigme dans sa tête, il ne trouvait aucune hypothèse. Ce n'était pas pour l'argent. Cette thèse était trop simple pour s'avérer réelle. Il resta éveillé toute la nuit, regardant l'heure tourner avant de sortir de ses draps et d'aller se servir un café bien serré.
Il pleuvait. La route était à peine visible. L'inspecteur se dirigeait vers son commissariat en soupirant. Cette enquête allait encore tarder, il en était persuadé. En entrant dans l'établissement il vit que personne n'était sur l'enquête de la mort de la vieille dame. Il entendait même quelques murmures comme quoi, elle était vieille et donc que ce n'était pas important. Il ne pouvait pas supporter ce genre de remarques et prit le dossier avant de s'enfermer dans son bureau. Les heures s'écoulèrent en silence jusqu'au moment où un bruit retentit. Une tête venait de faire son apparition au niveau de sa porte. « Chef, je vous apporte les derniers éléments. - Merci! Au moins quelqu'un qui s'y intéresse! - Je vous signale que vous m'avez forcé à faire cette enquête avec vous. »
Horn relevait son regard vers le bleu qui semblait ne pas se préoccuper du fétichiste des jeux mais plutôt des informations qui se diffusaient de l'autre côté du commissariat. Il prit le dossier dans ses mains avant de le feuilleter et de lire ce que le rapport disait. Coup du lapin, pour la mort de la vieille dame. Les objets disparus: l'argent et un projet de jeu technologique. Horn en était persuadé: son suspect était réellement le fétichiste des jeux. « Chef, je crois que j'ai une piste pour le tueur... - On l'a déjà notre piste: c'est le fétichiste, c'est tout. - Mais le majordome a dit qu'il y avait un ancien ami de son mari qui tournait autour du manoir depuis plusieurs jours. - Petit, tu ne vas pas me dire comment faire mon métier. »
Le bleu se tut en soupirant. Il fallait qu'il prenne les choses en main, il le savait mais sa peur prenait à chaque fois le dessus. L'inspecteur remettait les preuves correctement dans son dossier avant de se lever et de prendre sa veste. Il fit signe au bleu de venir avec lui mais son jeune acolyte ne bougea pas. Il ne voyait pas l'intérêt de pourchasser une figure inexistante quand il savait que le coupable était à quelques rues. « Et bien? Tu viens? - Je crois que je ne vais pas vous accompagnez monsieur. - Et pourquoi donc? »
Il ne répondit pas, soufflant légèrement, essayant de reprendre le pouvoir sur son corps. Sans le savoir il venait déjà de sortir du bureau et Horn hurlait son prénom à travers le commissariat en lui disant de revenir de suite. Bill n'écoutait pas, il continuait son avancé avant de sortir de l'établissement policier et prit sa voiture avant de faire quelques minutes de conduite pour se rendre à la rue principale de la ville. Il connaissait l'adresse. Marquée sur un bout de papier il s'arrêta devant le numéro 423. Il ne lui restait plus qu'à frapper quelques coups à la porte, au pire la casser et arrêter le coupable. Ses jambes tremblaient, il avança difficilement sur le trottoir mais enfin il se trouvait en face du numéro. Il frappa plusieurs jours, son heure de gloire il l'aurait.
« Comment tu as su que c'était lui? »
Horn regardait son jeune acolyte qui avait un grand sourire sur ses lèvres en recevant les félicitations du commissaire. Le coupable avait été arrêté deux jours auparavant. Bill avait fait preuve d'un sang-froid incomparable et malgré une blessure au bras il s'en sortait indemne. « Élémentaire! Les empreintes digitales ont collé avec l'identité du meurtrier. De plus il semblerait que le colonel Wolfington lorgnait sur les projets dont avaient eu l'idée monsieur Hillman des années plus tôt. Il fallait juste assembler les pièces du puzzle. Pas de fétichiste des jeux là-dessous monsieur. - Je ne peux que te présenter mes excuses. Comment tu peux être persuadé que le fétichiste n'existe pas? - Tout simplement car il faudrait être fou pour l'être... »
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| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro deux. (VOTES) . 17.07.12 9:47 | |
| Participation 2. LE FROID DE DECEMBRE.
- Spoiler:
Assis sur une chaise en bois, Damien, perdu dans ses pensées, est ramené à la réalité par la voix de l’homme en face de lui. Ses doigts continuent de caresser nonchalamment ses lèvres pendant encore quelques secondes avant que le jeune homme ne sorte définitivement de sa rêverie et ne se penche sur le bureau devant lui. Assailli par ses souvenirs, il est incapable de les contrôler.
C’était en Décembre, il s’en souvient très bien. Il avait rencontré Nathalie à la fac, ils avaient un amphi de droit ensemble. Damien avait passé la moitié du semestre à la contempler du dernier rang de l’amphithéâtre, il connaissait par cœur les gens avec qui elle s’asseyait toujours, il aurait pu écrire une dissertation sur la couleur de ses cheveux et la façon dont ils retombaient toujours insouciamment sur ses épaules, il était incollable sur les mouvements qu’elle faisait quand elle écrivait ou quand elle réfléchissait. Il avait son sourire gravé en mémoire et encore aujourd’hui quand il fermait les yeux il était capable de le revoir, comme si c’était hier, comme si les 20 ans qui s’étaient écoulés n’avaient pas affecté le moins du monde ses souvenirs.
La première fois qu’ils étaient sortis ensemble, Damien l’avait emmené dans un restaurant qui était bien trop cher pour lui. Ses parents insistaient pour qu’il ne prenne pas de travail à mi-temps pour le forcer à rester concentré sur ses études – pour le bien que ça lui faisait – alors il avait du se serrer la ceinture pendant un mois avant de pouvoir finalement inviter cette fille qu’il ne connaissait que de vue. Quand ils étaient sortis les rues étaient couvertes d’une fine pellicule de neige, juste assez pour que les trottoirs soient blancs mais pas assez pour que les enfants du quartier puissent faire une bataille de neige le lendemain. Les flocons tombaient encore doucement, tourbillonnant à cause du vent de Décembre. Damien se souvient encore de tous les détails de cette soirée, il a encore en tête la vue de sa Nathalie, sa chevelure blonde recouverte de flocons qui n’allaient tous pas tarder à fondre.
« Merci pour cette soirée. - Oh… Merci d’avoir accepté mon invitation. »
Ils avaient parlé de tout et de rien, Damien lui avait avoué avoir toujours voulu avoir des frères et sœurs et elle lui avait expliqué à quel point il était chanceux de ne pas en avoir. Ils avaient eu un débat animé sur qui était le meilleur détective privé fictif entre Hercule Poirot et Sherlock Holmes, débat qui ne se termina d’ailleurs jamais, Damien ne voulant jamais avouer que le détective anglais était un million de fois plus doué.
Le jeune homme se souvient encore du sentiment de libération qu’il avait ressenti tout au long de la soirée. Il était véritablement tombé amoureux de sa future femme au cours de ce premier rendez-vous, tous ces détails qu’il avait pu glaner sur elle avant de la connaître n’étaient rien après avoir passé quelques heures en sa compagnie. Cette femme était magnifique, drôle, intelligente, elle partageait les mêmes obsessions ridicules que personne n’arrivait jamais à comprendre. Comme l’agacement que l’on peut ressentir quand quelqu’un s’arrête brutalement en plein milieu d’un couloir quand vous marchez juste derrière lui. Elle aimait les petites choses de la vie que personne ne prenait jamais le temps d’apprécier réellement, comme sentir l’odeur des pages d’un livre que l’on vient d’acheter ou…
« Mr. Chevalier ? »
Damien relève la tête et lance un regard inquisiteur au vieil homme assis devant lui. Il se rassoit proprement sur son siège et attrape le stylo que le vieil homme lui tend depuis visiblement une bonne dizaine de secondes déjà. Il hoche la tête pour s’excuser poliment et baisse à nouveau les yeux sur la feuille de papier posée sur le bureau.
« Comment est-ce que tu sais qu’ils sortent ensemble ? - Ahah, élémentaire mon cher Watson, répondit Damien en bombant le torse et en relevant légèrement le menton. Les sourcils de Nathalie se froncèrent encore un peu plus et après quelques secondes Damien ajouta, - Je plaisante, il me l’a dit c’est tout. C’est mon meilleur pote et ça fait un moment qu’il voulait sortir avec elle, alors forcément quand elle a enfin accepté il est venu me harceler jusqu’à ce que je finisse par l’écouter. - Oh, vilain. » Nathalie laissa échapper un ricanement avant de déposer un gentil coup de poing sur l’épaule de Damien. « Mais j’apprécie la référence. Est-ce que ça veut dire que tu capitules enfin ? Ajouta-t-elle avec ce même sourire espiègle aux lèvres qui la caractérisait tant. - Jamais. - Les hommes je vous jure, répondit-elle en lâchant un soupir amusé. - Au fait, tant qu’on parle de Nicolas… Quand il a su qu’on avait un rendez-vous ce soir, il a voulu que je te demande si ça te tenterait qu’on sorte tous les quatre la prochaine fois ? Il amènerait Marie et… - Et qu’est-ce qui te dit que j’ai envie de ressortir avec toi ? Nathalie se mordilla la lèvre inférieure, les sourcils haussés. Damien détourna la tête en rigolant. - Absolument rien, il a juste pensé que ce serait une bonne façon de te forcer à accepter un deuxième rendez-vous avec moi. Et apparemment il avait raison de penser que j’en aurais besoin, répondit Damien en faisant des yeux de chien battu à Nathalie. - Ah non, c’est pas réglo le coup du regard qui tue. Nathalie leva les yeux au ciel, faisant semblant d’hésiter pendant quelques secondes. Bon d’accord. J’irais puisque Nicolas y tient tant. »
Ils étaient arrivés devant la maison des parents de Nathalie depuis cinq bonnes minutes mais avaient été trop pris dans leur discussion pour véritablement s’en rendre compte. Damien avait caressé les cheveux de la jeune femme pendant quelques secondes, enlevant au passage les quelques flocons de neige qui avaient réussi à survivre jusque là. Il s’était penché vers elle et avait déposé ses lèvres sur son front. Encore aujourd’hui il ressentait la différence de température entre ses lèvres et sa peau quand il y repensait.
Quand il avait éloigné son visage Nathalie s’était mise sur la pointe des pieds et avait scellé leurs lèvres pour la première fois. Etonnamment, de ce baiser Damien n’a pas gardé énormément de souvenirs, il ne s’y attendait pas et le baiser a été furtif. Ce dont il se souviendra en revanche toute sa vie, c’est du sourire sur les lèvres de Nathalie quand ils se dirent bonsoir.
« Bon tu vas les signer, oui ? On a pas toute la journée devant nous. »
Damien se tourne et croise furtivement le regard de Nathalie pour la dernière fois pendant un moment. Le contraste entre ce qu’ils ont été et ce qu’ils sont devenus au fil des années n’a jamais été aussi frappant qu’aujourd’hui. La froideur dont elle fait désormais preuve à son égard a le don de lui glacer le sang. Mais ce n’est pas le moment pour se laisser envahir par ses émotions, Nathalie a raison. Il ne prend pas la peine de lire le papier qu’il a entre les mains, leurs avocats se sont occupés de le rédiger. Il signe en bas de chaque page et tend le papier au vieil homme en face de lui, le même homme qui lui lance un regard compatissant et qui regarde celle qui est désormais son ex-femme sortir de la pièce comme si elle ne pouvait pas supporter de rester une seconde de plus aussi près de Damien.
Damien reste assis sur son siège pendant quelques secondes encore et avant que son avocat ne lui demande comment il va, il lâche d’un ton anodin :
« Vous préférez Hercule Poirot ou Sherlock Holmes vous ? - Je vous demande pardon ? - Vous savez, les deux détectives. Qui est le meilleur selon vous ? - Euh… Sherlock Holmes, je suppose, répond l’avocat, pris de court et tout sauf certain de ce qui est entrain de se passer dans son cabinet. »
Damien baisse les yeux et commence à rigoler. Il ne s’arrêtera que quelques minutes plus tard, après être sorti du cabinet. Il se lève et lance le stylo sur le bureau de son avocat, ricanant toujours.
« Je suppose que vous avez raison, » répond-t-il finalement avant de sortir.
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| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro deux. (VOTES) . 17.07.12 9:48 | |
| Participation 3. SANS TITRE.
- Spoiler:
Allongé sur le matelas inconfortable de son lit, celui qui se faisait appeler Sherlock écoutait le ruissellement de la pluie sur les vitres sales de sa chambre exigüe. Dans les méandres du délire dans lesquelles la fièvre l'avait poussé, les ombres fantomatiques que la ville projetait sur son plafond se métamorphosaient, se tordaient dans un effort douloureux pour épouser l'apparence de ses plus profonds cauchemars. Enfant, il y aurait sans doute vu des monstres, mais tout ce qu'il y voyait désormais étaient des êtres humains. Des visages connus, d'autres un peu moins, mais définitivement des humains. Il avait peur des autres. Peur de leurs regards, de leurs habitudes, des sourires mécaniques qui cachaient sous leur couche de bonne humeur des secrets insupportables. Il avait peur de ces non-dits, de ces mensonges qui semblaient l'appeler, l'attirer vers un inconnu illusoire dans lequel il sombrerait. Certains disaient de lui qu'il était fou, d'autres y voyaient avec crainte une trace de génie. Peut-être était ce vrai, mais la seule certitude que l'on pouvait avoir, le seul trait qui faisait qu'il était Sherlock, la seule vérité cruelle qu'il n'avait jamais cachée était son sens de l'observation. Il impressionnait les foules par sa capacité à déceler dans le comportement humain et dans la réalité qui l'entourait le moindre et insignifiant détail. Il ferma violemment les yeux sur une lacération que lui porta sa migraine, avant de laisser un rire silencieux s'échapper de ses lèvres ravagées. Des détails... Il ne voyait pas cela comme des détails: pour lui, il ne s'agissaient que d'engrenages, de pièces indispensables pour faire fonctionner la chimérique machine de l'existence. C'était élémentaire, amèrement élémentaire. Un puzzle d'une simplicité enfantine qu'il était apparemment le seul à pouvoir résoudre.
Son esprit gémit lorsque des voix violèrent l'intimité muette de sa chambre, agressant la tranquillité qui le maintenait jusque là assoupi. Et, tandis que sa voisine, imprégnant ses mots de venin acerbe, lui demandait de sortir pour une raison qu'il occulta, il pris peu à peu conscience de la réalité qui se détachait distinctement de son songe fiévreux. Sa chambre, une pièce minuscule où l'air était suffocant. Il n'y avait presque rien autour de lui, mis à part une vielle commode qui lui servait d'armoire et une table sur laquelle trônait une boîte de médicaments, oasis du malade, drogue de l'âme rendue fébrile par l'anormale température. Il se leva tant bien que mal, ignorant les protestations véhémentes de son organisme. Ses jambes, incapables de le soutenir, l'abandonnèrent sur le plancher irrégulier, et il essaya de vaincre la douleur perforante qui lui lacérait le bas du corps. Il n'était censé avoir qu'une fièvre, qu'une misérable hausse de température, mais il n'avait pas tardé à se rendre compte qu'il s'agissait bien plus que ça. Il avait mal, atrocement mal. Et la nausée qui troublait ses sens n'avait aucun rapport avec son délire. C'était la vie qui le rendait malade, c'était la vie qui le mettait au supplice, c'était la vie qui lui faisait perdre toute once d'humanité au profit d'une souffrance animale. C'était cette chienne de vie qui lui donnait envie de mourir.
Il était Sherlock. Il avait obtenu son titre de son homologue fictif, et loin d'en ressentir une fierté, il voyait en ce nom, en cet assemblage tristement célèbre de lettres, un cadeau empoisonné. Cette facilité à trouver des liens, des correspondances entre chaque objet, chaque événement, chaque geste suspicieux était handicapante. Parfois, il souhaitait ne rien savoir. L'ignorance et son nuage opaque représentait un certain attrait. Il voulait juste retrouver une sureté que la vérité lui avait retirée. La vérité, voilà le monstre qu'il craignait, ainsi que ses marionnettes mensongères destinées à tromper le moins averti. Il était esclave de cette vérité, et les chaînes qui le retenaient à la justice laissaient des marques ensanglantées sur ses poignets. On le regardait suspicieusement à chaque fois qu'il prétendait détenir un savoir, et il se sentait à chaque fois obligé de se justifier par un mot, un simple mot qui hantait ses cauchemars et éveillait en lui des frayeurs dont il ne savait rien. Élémentaire. Rares étaient ceux qui n'y voyait pas uniquement une allusion à l'expression fétiche du détective. Ils étaient peu nombreux, ceux qui savaient que ce mot n'était qu'une façon comme une autre de concrétiser un isolement qui jusque là n'était que mental. Dans l'incompréhension générale de ses facultés, il avait découvert que l'être humain, dans sa recherche constante de facilité, était plus enclin à croire quelque chose considéré comme évident. Élémentaire. Il n'était pas comme eux, et son individualité scellait son destin. Il était Sherlock, un exilé à moitié fou à la merci des mains froides de la réalité. Et l'ampleur de cette réalisation lui arracha un sanglot désespéré.
Il réussit à attraper la boîte d'antalgiques, ainsi que la bouteille de cognac qu'il avait dû laisser là dans un moment peu lucide. L'univers était flou, et le seule chose qu'il percevait clairement était le battement régulier de son cœur qui résonnait jusque dans sa tête, élevant la douleur à un niveau plus intolérable encore. Il appuya sa joue meurtrie contre le plancher, et la fraîcheur du sol le soulagea pendant une misérable seconde. De sa vie, il ne s'était jamais senti aussi proche de la mort. Il la sentait s'infiltrer dans son corps, injecter dans ses veines son poison sucré. Son regard embrumé se posa sur les médicaments, et il se dit, l'espace d'une minute où la folie eut une emprise totale sur ses pensées, qu'il pourrait donner un coup de main à la mort. L'idée ne lui paraissait pas stupide, encore moins lorsque la gorgée d'alcool qu'il venait d'avaler lui brûla la gorge, répandant dans son corps une sensation perturbante. Et là où la vie ne représentait plus pour lui qu'une coquille glacée, un hiver morne et rigoureux, la chaleur que lui promettait la mort était réconfortante. Les cachets, les trop nombreux cachets se frayèrent seuls un chemin le long de sa trachée, main dans la main avec le cognac, riant au nez de la douleur, se moquant ouvertement de son existence. Au loin, sa voisine continuait de hurler, mais ça n'avait plus d'importance. Au fond, rien n'avait jamais eu d'importance. Il avait passé l'essentiel de sa vie à résoudre des problèmes, des mystères dont les solutions n'avaient fait qu'épaissir le voile d'obscurité autour de ses pensées. Il était définitivement cinglé, et laissant libre cours à sa démence, rendue étonnamment vive par son cocktail fatal, il chercha frénétiquement de quoi écrire. C'était ainsi que tout cela devait se passer, et au fond, il l'avait toujours su. Il laissa son crayon glisser sur le morceau de papier froissé. De son écriture illisible et peu assurée il fit naître une phrase, quatre mots qui étaient le parfait résumé de toute son essence. C'était ainsi que cela devait se passer. La fièvre, l'alcool, les médicaments, composèrent une symphonie captivante dans laquelle il se noya sans remords. Et, regardant une dernière fois la traînée noire que formaient les quatre mots sur sa feuille, il ferma les yeux sur son inconscience.
Dans son royaume d'ombres et d'illusions, la Mort lui offrit un sourire putride. C'était ainsi que cela devait se passer. Élémentaire, mon cher Watson.
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| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro deux. (VOTES) . 21.07.12 11:46 | |
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| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro deux. (VOTES) . 26.07.12 14:58 | |
| Plus que cinq jours. |
| | | Invité
| Sujet: Re: ▽ concours numéro deux. (VOTES) . 27.07.12 15:46 | |
| J'ai voté pour la participation n°3 car, même si je n'ai pas tout bien compris (Sherlock n'est pas Sherlock ?), c'est celle qui m'a le plus plu et qui m'a semblé le plus dans le thème du sujet. Et puis, j'ai une grande affinité pour la manière d'écrire de Connan Doyle et du détective qu'il a inventé, ça a sans doute joué dans la balance =P
La première participation compte bien trop de fautes d'orthographe pour moi, et une fin plutôt bancale : qui sont les enquêteurs ? qui sont les les suspects ? qui est le coupable ? On ne nous donne pas assez d'informations dessus pour comprendre la raison du meurtre. Et surtout, selon moi, on ne comprend pas comment le bleu (son cheminement intérieur) a fait pour démasquer le criminel.
La participation n°2 était sympathique, agréable à lire, mais sans plus, je n'ai pas accroché. Après, il s'agit ici d'une question de goût personnel, en ce moment ce genre d'histoires n'est pas dans mes préférés.
Bonne chance à tous les trois =) |
| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro deux. (VOTES) . 28.07.12 10:38 | |
| Merci pour ton avis détaillé. Dans trois jours nous connaîtrons le gagnant de ce concours. |
| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro deux. (VOTES) . 29.07.12 18:38 | |
| Plus qu'un jour. j'ai repoussé à demain, n'étant pas là mardi. |
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| Sujet: Re: ▽ concours numéro deux. (VOTES) . | |
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| | | | ▽ concours numéro deux. (VOTES) . | |
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