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| ▽ concours numéro un. (vote avec sondage) | |
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| Auteur | Message |
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Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| | | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro un. (vote avec sondage) 29.02.12 19:25 | |
| ▽ ecrit un.
- Spoiler:
ALIENATION
* * * * Mon large t-shirt me collait à la peau, dévoilant à qui le voulait la menue poitrine qu’il cachait par jeu de transparence. La sueur coulait à mon front. Mes pieds raclaient le sol avec lourdeur. Le long pantalon qui serrait mes jambes à mourir complétait ma silhouette qui semblait fondre au fur et à mesure de mes pas. Mon regard devenait de plus en plus hagard. Je devais avoir l’air d’une illuminée. Peut-être même pire, d’une junky. Et je n’étais sûrement pas loin de la démence. Le soleil était trop haut, trop rude, trop imposant. Il pesait sur mes épaules rougies par sa caresse brulante. Comme une réponse à la canicule extérieure, je brûlais de l’intérieur d’un feu infernal. Mais nul pompier n’était prêt à l’éteindre. J’étais la seule à pouvoir faire quoique ce soit, parait-il. Au bord du malaise, j’avançais toujours sans m’arrêter, prête à avancer sur les genoux si mes pieds étaient trop mutilés. J’aurais pu être hypocrite et certifiée que je n’avais pas eu le choix. Certifiée qu’on m’avait jeté dehors comme une malpropre me souhaitant de mourir de soif, de faim, de fatigue. Mais ce serait faux. Au contraire. On m’avait offert le gîte et le couvert, la fraîcheur et l’hospitalité. Mais j’avais tout refusé en bloc. La fièvre m’avait emporté, à moitié consciente de mes décisions, j’avais prise celle d’aller jusqu’au bout. N’oublie pas, un pied devant l’autre, tout droit. J’hochais la tête, seule au milieu de la route, à moi-même. N’oublie pas, tu es là pour quelque chose. Je n’arrivais plus à me souvenir réellement quoi, c’était vague, loin, comme si la motivation était même ultérieure à ma propre vie. Mais le motif n’était pas le plus important, ce qui comptait c’était d’avoir un objectif, pas son objet. J’avais abandonné mon sac en chemin, ne comprenant plus pourquoi je m’épuisais à le garder à l’épaule, le traînant parfois sur quelques mètres. Je l’avais laissé là, à la disposition de n’importe qui. De toute façon, il n’y avait rien dedans. Un carnet, un stylo. Je palpai frénétiquement ma poche. Merde. Et mon portable. Cependant, j’haussai les épaules. Je n’en avais pas besoin pour l’instant. Je ne vivais plus le jour le jour, mais plutôt la minute la minute, la seconde la seconde. C’était dangereux. Ce n’était même pas enivrant. C’était la preuve de mon profonde indifférence. Envers moi. Je m’étais totalement indifférente. Il n’y avait plus que cette chaleur étouffante qui importait, qui semblait palpiter autour de moi. Je n’osais même plus fermée les yeux. J’avais l’impression que l’air avait enroulé ses tentacules autour de moi, et serrait, serrait, toujours un peu plus, un peu plus fort. Je ne le laisserai pas m’étouffer. Et voici l’enfer, tu vois, il ne faut pas grand-chose, juste un soleil cuisant, une fièvre diabolique, une lassitude mutilante. * * * *
* * * * « Elle est partie où ? - Aucune idée. Et si je voulais être franche, je te dirais que je m’en fiche éperdument. Ce n’est plus notre problème. Depuis longtemps. - Tu es dure avec elle. Tu as toujours été dure avec elle, en fait. Je ne me rappelle pas un seul moment où tu as fait l’effort de prendre en compte tout ce qu’elle a vécu. - Ce qu’elle a vécu ? Mais où tu vas chercher ça, elle n’a rien vécu. Rien, tu m’entends. Elle a réussi à te faire croire ça. Elle a réussi à t’embobiner. C’est la reine de l’illusion. - Illusion ou pas, je ne peux pas croire que tout était faux. Pas quand ses yeux brillaient comme ça. Impossible. - Oh, crois ce que tu veux. Après tout, de ça aussi je m’en fiche. - Si elle est la reine de l’illusion, tu l’es de l’indifférence. - Faux. - Vrai. Mais soit, crois ce que tu veux. - Tais-toi. - Avec plaisir, ma Reine. » * * * *
* * * * Il la regarde passer et repasser depuis au moins deux heures. Et il ne s’en lasse pas. Parce qu’à chaque fois c’est un nouveau spectacle. C’est pourtant toujours la même silhouette, les mêmes cheveux trop longs, les mêmes épaules trop frêles, les mêmes jambes trop courtes, le même regard halluciné. Mais à chaque fois, il y a le détail, l’infime détail, qui se renouvelle. Le pas plus rapide ; la bouche plus tordue ; le chemisier plus froissé ; la mèche de cheveux frôlant le nez ; et puis la bouche ; plus de mèche du tout. Une main nerveuse qui semble chercher fébrilement quelque chose sur son épaule. Un grognement sourd. Il est assis sur un des bancs qui bordent l’allée. Et elle, de ses pas de plus en plus longs, de plus en plus rageurs, semble totalement perdue. Elle tourne en rond, tourne autour des bancs, des arbres. Et lui, il la regarde, contemplateur. Il a pris la décision de ne pas lui parler, de la laisser faire. C’est mieux comme ça, il l’a remarqué de multiple fois dans sa vie : il vaut mieux laisser les choses vivre son cour. C’est plus simple. Malgré lui, un petit sourire a naquit sur ses lèvres. Il ne peut s’empêcher de penser que cette étrangère c’est la seule visite qu’il a eu depuis des millions d’années, lui semble-t-il. Mais elle ne semble pas le voir. Ca commence à le blesser, doucement. Il a espéré, au début, qu’elle allait s’apercevoir de sa présence. Mais rien à faire, elle continue son cercle, vicieux à en croire ses doigts nerveux, son regard fou, son pas trop rapide. Elle devient folle sous ses yeux, mais lui s’en fiche. Tout ce qu’il veut, c’est un peu de reconnaissance. Qu’elle le regarde, bon sang ! Mais jamais elle ne pose son regard sur lui. Il se lève, mais n’ose pas se mettre sur sa route. Alors parce qu’il n’y a plus rien à espérer, d’après lui, parce qu’il est lâche et opportuniste : il s’en va. Moi aussi je ne demandais qu’un signe. Mais rien. Rien, tu ne voulais rien donner. Et finalement, il n’y avait sûrement rien à prendre. * * * *
* * * *
J’avais envie d’hurler. D’hurler si fort qu’on m’aurait enfermé dans un asile. Si fort qu’on aurait voulu me tuer. Si fort. Mais je me suis tue. Trop longtemps apparemment. Parce que maintenant je marche, je marche, je marche. Je suis en éternel mouvement pour continuer à me taire. J’essaye de faire couler les mots le long de mes jambes, d’expulser le trop plein d’émotion à coup de talon claquant sur le sol. Les premières minutes, quand on commence à marcher, de plus en plus vite, on sent un soulagement. On le sent vraiment. On a comme l’impression que ses tripes se désentortillent, on a l’impression que la boule dans la gorge se résorbe, on a l’impression que la migraine bat en retraite. Mais ce n’est qu’illusion. Parce que tout revient en force deux pas plus tard. Avec plus de force. Trop de force. Et là, c’est un carnage. Il en advient une dépendance. Et le pas ne s’arrête plus. Ca aurait pu durer tout une vie, cette marche folle forcée. Mais on est généralement plusieurs à marcher. Souvent dans le même sens, parce que quoiqu’on en dise, on est formaté. Cependant, de temps en temps, quelqu’un traverse votre route à l’opposé. Et là, la collision est inévitable. Douloureuse même, souvent. Il était écrit, j’en suis sûr, que notre rencontre devait se faire dans la souffrance. Qu’on devait se cogner, se meurtrir. Dès la première seconde. D’abord nos fronts, puis nos regards, ensuite nos premiers mots, nos corps-à-corps. Tu ne haïras pas. Celui qui a dit ça est un pauvre fou. * * * *
* * * * « Tu as un problème tu sais. Un grave problème. - Qui, moi ? Elle est bonne celle-là ! Bordel regarde-toi ! Mais regarde-toi ! Tu deviens folle. Pire que ça, tu m’entraînes avec toi dans ta folie. Toujours plus loin dans la décadence, dans la meurtrissure. Ca ne m’étonnerait même pas que tu veuilles ma mort. - Mais tu délires complètement mon pauvre. Tu devrais t’entendre. ‘Oh je suis la victime. Elle est si vilaine.’ Tu me fais pitié. - Première nouvelle. De toute façon, tout le monde te fait pitié, c’est pire qu’une maladie. - Tu me hais. - Et pas qu’un peu. - Très bien. - Parfait. Si on est d’accord sur ça, c’est déjà une grande première. - Mais merde à la fin ! Arrête de dire qu’on n’est d’accord sur rien ! C’est tellement faux. On était d’accord sur plein de choses avant. Sur tout, même. Tu t’en rappelles n’est ce pas ? Etre con ne veut pas dire ne pas avoir de mémoire. Oh j’oubliais ! Monsieur est de mauvaise foi. Va te … - Tais-toi. - J’oubliais : ne blessons pas les oreilles sensibles de sa Grandeur. - Oui, c’est exactement ça, tu fais tout pour rendre les gens encore plus malades que toi. Le pire, c’est que tu y arrives très bien. - Faux, encore, mon mignon. Tout ce que je fais, c’est rendre la vie intéressante. C’est juste que les gens ne sont pas assez forts pour vivre dans ma réalité. - Ta réalité ? Parce que vivre dans un rêve, non que dis-je, un cauchemar permanent, c’est une réalité peut-être ? - Je vais sûrement t’apprendre quelque chose mais … Chaque détail prend de la valeur quand plus rien n’a de sens. Médite. » * * * *
* * * * Je regardais par la fenêtre. On m’avait annoncé qu’elle était partie. Elle avait craqué. Je l’avais prédit. Mais ce que je n’avais pas prédit, c’était ce sentiment de frustration. J’aurais aimé comprendre. Non, mieux, j’aurais aimé l’aider. La sortir de là. De sa propre folie qu’elle appelait sa Fièvre. Elle m’aura au moins enseigné une chose. Essentielle. Unique. Le souci du détail. Et alors que je regardais par la fenêtre, tout ce que je voyais, c’était cette pièce de cinq centimes. Cette pièce rouge, toute esseulée sur le macadam. Elle avait réussi à me rendre aussi fou qu’elle. Elle avait changé ma vision du monde. Elle n’avait pas élargi ma vision, elle l’avait atrocement réduite. * * * *
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| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro un. (vote avec sondage) 29.02.12 19:27 | |
| ▽ ecrit deux.
- Spoiler:
Le club des poupées.
Lison remonte doucement son gilet sur sa poitrine, une cigarette à la main, elle regarde son client se rhabiller. Son regard est absent, elle n’est plus qu’une poupée vide pour l’instant, une jolie fille qui sert de décors. Elle tire dessus et envoie sensuellement une bouffée dans l’air. L’homme sourit, il lui tend les billets, elle secoue la tête d’un air absent et dit d’une voix neutre qu’il doit les donner à Margaret. Il la regarde étonné, il s’en va. Lison reste. Des cendres tombent sur sa cuisse, elle ne fait pas attention à la douleur, elle ne bouge pas, elle continue à fumer, attendant qu’on l’appelle. Tant qu’on ne l’appelle pas, tant qu’on ne lui dit pas quoi faire, elle n’est rien. Alors elle fume. Elle ne voit pas que sa cigarette n’est plus rien. Elle n’a plus de sens de toute façon, sa vie est brisée depuis maintenant deux ans, mais peut-on dire qu’elle est encore en vie ?
« - Lison ! Va t’occuper de la nouvelle. »
Ses doigts laissent retomber sur le sol le mégot. Lison ne s’accroche plus qu’à une seule chose, à cette voix, cette voix qui est tout pour elle. Cette voix qui la dirige. La voix de Margaret, quand elle a tout perdu, il ne lui restait plus que cette voix. Alors elle reste, elle fait tout ce que cette voix lui dit, car sans cette voix elle n’est rien, elle s’autodétruirait. A moitié nue, elle descend les marches les unes après les autres. Les regards des hommes qui autrefois la dégoûtaient ne sont plus rien à ses yeux. Elle s’en fiche qu’ils regardent ses seins, son sexe, elle s’en fiche, car Margaret lui a dit que cela devait en être ainsi. Alors il en est ainsi. Margaret lui dit de coucher avec cet homme, alors elle le fait et ne se pose pas de questions. Elle apporte des inconnus dans la jouissance la plus totale, mais son esprit n’est plus rien, il a volé en éclat maintenant. Elle n’est plus qu’une poupée vide qui s’accroche à cette voix, cette voix qui est tout pour elle.
Elle descend à la cave, toutes les filles passent par cet endroit. Ces pieds nus effleurent avec dégoût les escaliers en pierre. Elle se souvient de ces pierres, on l’a balancé du haut de ces escaliers la première fois qu’elle était arrivée. Elle se souvient très bien de ces pierres glacées. Non, ce n’était pas elle, c’est l’ancienne elle qui a été balancée du haut de ces escaliers. Cette jolie fille rousse issue d’une famille bourgeoise qui devait se fiancer à un homme dont elle ne se souvient plus le nom. Cette fille rousse s’est faite balancer du haut de ces escaliers, pas elle. Elles se ressemblent peut être physiquement, mais ce ne sont pas les même personne. Ses doigts fins se posent sur le bouton, un grésillement, une lumière diffuse éclaire la cave. Lison pose un regard absent sur la fille qui est attachée au mur. Elle est nue, elle n’a pas mangé depuis trois jours et a subit les pires sévices sans que son corps en soit marqué extérieurement. Cela fait une semaine qu’elle est ici. Une semaine qu’elle se fait violer jour après jour.
« - Victoria… Libère moi, je t’en supplie. »
Lison ne l’écoute pas, elle prépare les instruments. Ses doigts glissent sur le métal glacé, son dos frissonne. Un souvenir douloureux, un souvenir destructeur. Elle a peur. Ses gestes deviennent plus vifs, elle veut partir, elle veut quitter cet endroit plus vite que cela. Elle attrape le bandeau en tissu sombre et bande les yeux de la fille enchainée au mur. Son corps maigre est secoué de sanglots. Lison reconnait un grain de beauté sur la hanche, un souvenir fugace apparait dans cet esprit. La fille qu’elle était avant, celle qui s’appelait Victoria et non Lison, avait une sœur avec un grain de beauté ainsi. Une lueur de peur apparait dans les yeux de Lison, elle enlace avec douceur cette fille, elle pleure. Elle ne sait pas ce qu’elle fait, elle ne comprend pas pourquoi. Le souvenir à disparu.
« - Victoria… Ne te souviens-tu pas de moi ? Je suis Almyra, ta sœur… »
Lison serre le nœud. Elle n’écoute pas ce que cette fille dit. Elle remonte avec grâce les marches. Son gilet glisse sur ses épaules. Almyra crie un prénom, toujours le même. Le gilet tombe au sol, elle est à moitié nue. Victoria. Non, cette Victoria a disparu depuis longtemps maintenant. Margareth s’approche d’elle et lui dit d’aller chambre cinq, un Comte la demander. Chambre cinq, cela équivaut à une condamnation à mort ici, pourtant Lison n’a pas peur, la seule chose qui compte pour elle, c’est de satisfaire cette voix, car si cette voix disparait, qu’est-ce qu’elle deviendra ? Alors elle monte lentement les marches, certains posent sur elle un regard de regret. On l’aimait bien la petite Lison, elle était celle qui était probablement la plus humaine de toutes les filles. Cependant on ne la pleurera pas, car Lison est morte depuis longtemps.
« - Ah ! Mon révérend, venez avec moi. La petite se trouve à la cave, vous pouvez lui faire tout ce que vous voulez, la seule chose que je vous demande c’est de ne pas prononcer un seul mot. Ma voix doit être la seule chose à laquelle elle puisse se raccrocher. »
L’esprit de Lison est troublé par ce grain de beauté, par ce prénom… Cela résonne comme une mélodie oubliée. Ce n’est pas la première qu’elle entend cette mélodie, parfois cela ressurgit dans son esprit, comme un détail insignifiant qui aurait servit de bouée de sauvetage. Ses doigts s’arrêtent sur la porte, elle se souvient de ce détail, de ce prénom, mais à quoi se rattache-t-il ? Pourquoi n’arrive-t-elle pas à s’en souvenir ? La porte s’ouvre sur Monsieur le Comte, il la regarde d’un air satisfait. Elle veut lui demander s’il sait ce qu’est une Almyra, mais elle ne prononce pas de mot, car la voix lui a toujours dit de se taire. Alors elle se tait et se contente de rentrer dans cette pièce sombre. Elle n’est jamais entrée ici, elle sait que c’est sa fin, étrangement elle se sent apaisée, mais elle ne sait pas pourquoi. La porte claque, elle entend le bruit d’une clé qui se tourne.
« - Selina, ne t’inquiète pas, je suis là. Ecoute ma voix, accroche-toi à elle Selina. Tout ira mieux. - Non ! Je suis Miss Almyra Cynthia Ball, j’ai 19 ans et je - Tais toi ! Tu es Selina, tu es ma propriété, tu es catin de la maison close Le paradis. - Non ! Non ! Je suis Miss Almyra Cyn- - Je peux tout faire cesser, mais tu dois accepter qui tu es vraiment. »
La jeune femme tombe sur le sol douloureusement, un goût âcre glisse dans sa bouche, du sang coule le long de son menton. Le Comte exulte, du bout de la langue il recueille le précieux liquide vermeil, tendit que sa main se glisse entre les jambes de la jeune femme. Elle se laisse faire, elle a mal, mais elle ne dit rien, elle sait que si elle ne dit rien, la voix viendra la sauver. Cela s’est toujours passé ainsi. La voix guide sa vie, elle ne sait pas qui elle est, mais elle sait que cette voix peut la sauver. Un gémissement échappe des lèvres de la jeune femme, là où le fouet l’a frappé sa peau la brule douloureusement. Ce grain de beauté, elle s’en souvient. Du moins elle croit. La voix doit venir la sauver, elle lui a dit que si elle faisait tout ce qu’elle voulait elle ne ressentirait plus rien. N’est-ce pas celui de sa sœur ? Elle n’avait plus rien, plus de repère, juste un détail, juste cette voix. Non elle n’a jamais eut de sœur. Elle a toujours eut que ce détail, cette voix.
« - Qui es-tu ? - Je suis… Je suis Selina. - Tu n’es pas sûre ? Vous pouvez continuer. »
Une lame s’enfonce dans son bas ventre tendit qu’il la pénètre. Elle a mal, elle perd pied, elle sent la vie s’envolée peu à peu. Cependant elle s’accroche à cette voix, à ce grain de beauté. Elle a envie de rire de désespoir. Un étrange sentiment. Le grain de beauté. Elle se souvient. Un mensonge. Elle crie. Il est trop tard. Une phrase, elle se souvient d’une phrase qu’un jour le révérend Creed avait dite : Chaque détail prend de la valeur quand plus rien n’a de sens. Le Comte éclate de rire. Victoria pleure. Sa vie n’avait plus de sens, elle n’avait plus que cette voix. Elle le supplie d’arrêter. Cela ne le fait que plus l’exciter. On l’avait détruite, on avait détruit toutes ses valeurs, tous ses souvenirs, lentement. Elle le rejette et essaie d’ouvrir la porte. Elle n’avait plus que cette voix, cette voix qui n’était qu’un détail au début était jusqu’à ce grain de beauté le centre de sa vie. Ses doigts glissent sur la poigné de la porte. Des détailles. Sa mère avait raison, chaque détail compte. Il enfonce la lame dans sa gorge. Elle crachote du sang, la vie disparaît.
« - Dis-moi, qui es tu ? - Selina. »
Le Comte regarde avec dégoût le corps. La rousse n’est plus qu’un cadavre maintenant. Il la retourne du bout du pied. Son visage se fige. Une lueur de terreur à jamais fixée dans ses yeux bleus et sur ses lèvres un éternel sourire. Non… Il ne voulait pas, il ne voulait pas tuer Victoria. Il voulait détruire la poupée qu’elle était devenue. Juste la poupée. Cependant au dernier moment elle est redevenue Victoria. Il attrape le cadavre et le dépose délicatement sur le lit. Elle l’a reconnu. Elle ne l’a jamais vraiment aimé, pourtant elle avait dit oui. Par orgueil, pour la gloire. Il remonte le drap, pris d’une soudaine pudeur. Il attrape son haut de forme et ouvre la porte. Il eut un dernier regard pour celle qui était sa fiancée avant de disparaitre.
« - Avez-vous appréciez cette séance révérend Creed ? - Absolument, j’aime votre façon de lier l’utile à l’agréable Magareth. Dans combien de temps pensez-vous qu’elle sera prête ? - Oh dans très bientôt, vous avez déjà pratiquement détruit tout ses repères mon révérend. Bientôt elle n’aura plus que ma voix comme repère. - Je ne cesse de le dire ! Chaque détail prend de la valeur quand plus rien n’a de sens. »
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| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro un. (vote avec sondage) 29.02.12 19:28 | |
| ▽ ecrit trois.
- Spoiler:
Mes lèvres libèrent quelques volutes de fumée, tandis que mes doigts agitent délicieusement les cendres. Une vibration parvient à mes oreilles, ma main se referme machinalement sur un objet noir, tâché, jusqu'à tenter de le briser. Mes pensées s'emmêlent, s'entrechoquent, s'égosillent sous leur poids. M'enfuir de ce trouble ambiant, survivre à l'intérieur des méandres du réel ou, sèchement, brusquement, abandonner mon imaginaire, ce sentiment à mi-chemin avec ma chair. Ma respiration s'accélère, un bruit aiguë me signifie d'obéir, partir. Je souffle une parole, un murmure inaudible. Je fixe les talons, les talons hauts, les talons hauts et rouges, les talons hauts, rouges et abîmés, les talons hauts, rouges, abîmés et me laissant apercevoir une peau, une peau que je sais douce, lisse, cette même peau que j'ai frôlé, au lendemain de notre rencontre, une rencontre fleurie, exhibant notre joie, à nous deux, cette même rencontre, début d'avenir certain, cet avenir qui s'effiloche, qui nous tue. Mon regard tombe, une énième fois. Le vague, le vide, le fade m'attirent inlassablement. Je me souviens.
Elle a saisi la paume de ma main, si frêle, rugueuse. Et la sienne, si réchauffante. Elle les a posé toutes deux, l'une par-dessus l'autre, la mienne en-dessous, sur un bout de papier, du papier insignifiant, du papier recyclé. De son autre main, elle m'a tendu un stylo. Mes sourcils se sont froissés, ma salive s'est ravalée. J'ai eu peur. Peur de la suite, peur des évènements qui ont suivi. J'ai tremblé, je l'ai secoué, violemment, contre mon gré. Elle m'a souri. Je n'ai pas compris. Cependant, j'ai prit l'objet, je l'ai analysé. Mon esprit s'est illuminé. Elle m'a aidé. M'a donné une vocation. Celle que j'ai attendu, dix-sept longues années. J'ai écrit. À dix-sept ans. J'ai versé des larmes, au moment où j'ai su, où j'ai su le plaisir que me procuraient les mots, les phrases. J'ai lu. À dix-neuf ans. Des oeuvres bouleversantes. Elle m'a soutenu. Elle m'a aimé. Je l'ai aimé. Je ne l'aime plus. J'ai vingt-cinq ans, deux identités. Je préfère la première. Je ne suis pas Curtis Delauney, ni américain, ni écrivain. Je suis Curtis Johnson, né de parents finlandais. Delauney sonne faux. Ce n'est pas moi. Ce n'est plus moi. Ce blanc, profond et pur, m'a permis cette réflexion. Elle a pensé à un chemin, au bout duquel je trouverais la sortie. Non. Il n'y a pas de sortie pour une page blanche. J'ai terminé mon voyage. Ni famille, ni amis n'ont de nouvelles. Je n'ai pas voulu. Foutaises. J'ai été prisonnier de mes pensées, ces pensées qui m'ont conduit à changer. Personne n'a le pouvoir, ni le droit de changer. Ce serait contre-nature. Le goût amer à l'intérieur de ma bouche est resté huit ans. Je n'ai plus la force de supporter le déni de mes origines, ce même déni qui nous a séparés, elle et moi. Ma mémoire a trouvé la cause, ou la conséquence de notre éloignement. Pour l'éternité.
Elle ouvre finalement la porte, mon coeur manque un battement. J'ai perdu le fil de mes pensées, je la vois, plus rayonnante. Son sourire force le mien. Sa jupe courte provoque mon regard. Ses collants, son gilet, les accessoires dont elle s'est ornée me font tout lâcher. Elle m'aime, je n'ai pas envie de la faire souffrir, juste de l'aimer à mon tour. À ma façon, celle de Curtis Johnson, dans ma patrie, la Finlande, avec pour seul quotidien, les récoltes. Il m'a semblé, une fraction de secondes, qu'elle aurait la capacité de subvenir à mes besoins. Je le pense toujours. Encore. Et encore. Je ne peux pas arrêter de l'aimer, après ce qu'elle m'a donné. Elle me représente, elle est fière de moi, je le sais, je suis son modèle. J'ai promis de la chérir. De chérir la Vie. Ce n'est pas pour rien, que je prends la précaution de citer auprès de toute personne que je croise, que "chaque détail prend de la valeur quand plus rien n’a de sens".
Dernière édition par Crystal-Ali'J le 10.03.12 14:03, édité 1 fois |
| | | Invité
| Sujet: Re: ▽ concours numéro un. (vote avec sondage) 09.03.12 10:50 | |
| Coucou =)
J'aimerais savoir à quel moment le vote se termine, quel est le dernier moment pour voter. Je demande parce que j'aime bien prendre mon temps pour lire les textes, les relire tranquillement, etc. mais je ne voudrais pas non plus rater l'occasion de donner mon avis. J'aimerais également poser une question un peu bête sans doute. En fait, je n'ai pas relevé dans le texte n°3 la phrase qu'il fallait insérer, celle qui était à l'origine du concours n°1. Ou bien ai-je mal relu ce texte ? ^^ |
| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| | | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro un. (vote avec sondage) 10.03.12 14:03 | |
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| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro un. (vote avec sondage) 15.03.12 19:53 | |
| le sondage est terminé, les resultats seront donnés au plus tard ce week-end. (ayant eut une semaine chargée et ressentant l'accumulage de fatigue toquer à la porte de mon cerveau, je ne peux vous rendre tout cela ce soir). |
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| Sujet: Re: ▽ concours numéro un. (vote avec sondage) | |
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| | | | ▽ concours numéro un. (vote avec sondage) | |
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