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| ▽ concours numéro trois. ( VOTES ) | |
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| Auteur | Message |
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Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: ▽ concours numéro trois. ( VOTES ) 21.02.13 20:15 | |
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| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro trois. ( VOTES ) 21.02.13 20:18 | |
| Participation 1. SANS TITRE.
- Spoiler:
Un souffle de vent… Cela suffit pour me réveiller. Mais avais-je vraiment été endormi ? Y avait-il seulement eu une rupture entre le monde des rêves et celui de la réalité ? Rêvais-je encore ? Je peinais à trouver une explication rationnelle, devant la scène que je vivais.
Je n’étais certainement plus sur Terre.
Me redressant pour me retrouver assis, j’observais le décor qui m’entourait, silencieux, hébété. Du bout de mes doigts tremblants, j’effleurais timidement un brin de cette matière verte qui recouvrait la totalité du sol de ce nouvel espace. Etait-ce possible que ce soit ce que nos ancêtres nommaient « l’herbe » ? Je n’en croyais pas mes yeux. Voilà ce que voyaient les habitants du XXIème siècle… Incroyable. Le béton qui constituait la surface de notre ville me paraissait bien peu intéressant, désormais. Au loin, ce que ma grand-mère faisait pousser dans des champs entiers : des « arbres ». Ils avaient été tous détruits à l’époque ou mes parents étaient enfants, depuis la découverte de « l’air artificiel », comme on l’appelait chez nous.
Le seul élément naturel qui avait été conservé depuis des millénaires restait le ciel, et les nuages qui le constituaient. Bien que nous avions l’habitude de le voir rempli d’avions quotidiennement. Je me levais, incertain. C’était la première fois que je voyais un ciel vide : Pur. Et ce vent léger, qui décoiffait mes mèches blondes… Il y avait une différence évidente avec le « vent artificiel », mais je serais incapable d’utiliser un terme précis pour la décrire. Aucune maison dans mon champ de vision. Ni d’immeubles. Juste des arbres, çà et là, et cette verdure…
Ainsi qu’un étrange nuage, d’un volume assez impressionnant, et qui avait la forme d’une sorte de pont. Je plissais mes yeux : il se rapprochait très visiblement vers moi. D’une démarche hésitante, je m’avançais vers lui. Il ne nous fallut qu’une courte minute pour être face-à-face. Il était immense. Curieux, je tendis une main pour le toucher. C’était incroyable. Quel phénomène physique lui permettait donc d’avoir cette taille, et de se retrouver à même le sol tandis que ses extrémités montaient loin dans le ciel ? Sans parler de cette consistance, solide, ou presque, que je rencontrais en passant mes doigts dessus… C’était impossible, murmurait ma raison. C’était un miracle, me soufflait mon imagination.
Sans réfléchir, je posais un pied dessus, et m’engageais sur ce pont nuageux.
Pauvre idiot que je fus.
La sensation que j’éprouvai brusquement, à peine engagé sur cet ami du ciel, me prit de court.
Ce fut bref : une douleur dans le cœur, poignante, affreuse. Les poings serrés, les yeux à demi-clos, je fis demi-tour.
Peine perdue : je rencontrais un mur. L’incompréhension, le désarroi, apparurent sur mon visage. Avec un râle rauque, je me jetai sur la paroi, pour la frapper de toutes mes forces. C’était insensé, je le savais. Pourtant, je conservais cette conviction que, peut-être, cet obstacle entre moi et la prairie verte s’effondrerait brutalement par je-ne-sais-quel moyen surnaturel. Je cognais avec mes poings, avec mes pieds, et la texture rugueuse qui me labourait les ongles, faisait jaillir le sang de mes phalanges. Les yeux remplis de larmes, je m’effondrai à terre, respirant difficilement.
Je mis du temps à comprendre ce qu’il me restait à faire.
Lorsque mes pleurs se stabilisèrent, je tournais alors mon regard, non vers l’arrière, mais vers l’avant. J’étais sur un pont, bien que je l’aie momentanément oublié durant quelques secondes. Et comme sur chaque pont, il y a un début, et une fin.
Le dos appuyé contre cette maudite barrière matérielle à l’espace, je contemplais mes mains ensanglantées, tout en gémissant doucement. Péniblement, je réussissais à me mettre debout, ancrant mon regard vers mon objectif : l’autre bout du pont.
Je fis un pas. Puis deux. Tout ceci me paraissait irréel. Allais-je me réveiller, à l’instant ? Lorsque j’entamais mon troisième pas, tout s’accéléra soudainement : une silhouette s’approchait vers moi, semblant voler, tel un fantôme. Intrigué, je fis deux pas supplémentaires, avant de me stopper, en reconnaissant ce visage si familier.
« Maman… »
La gorge nouée, je la voyais, resplendissante, se placer devant mes yeux. Je ne me souvenais pas qu’elle ait été aussi belle. Après tout, cela faisait bientôt trois longues années qu’elle nous avait quitté, mon père et moi. Ses longs cheveux blonds, tirant presque sur du blanc, et dont j’avais hérité, se déversaient en de multiples cascades sur ses épaules. Ses yeux clairs, les mêmes que les miens, me fixaient sans aucune once d’hésitation. Et tandis que son regard m’incitait à baisser le mien, son sourire, tout au contraire, me donnait envie de la prendre dans mes bras. Qu’est-ce que j’avais souffert du manque de ce contact, moi qui avais été si proche d’elle… Je me délectais le plus possible de ma vue, craignant qu’elle ne soit juste une illusion, une apparition dans mes songes.
A mon grand étonnement, elle prit la parole, et je sentis mes yeux s’humidifier immédiatement :
« Mon fils… Comme tu as grandi… »
C’en fut trop pour moi. J’aurais tant aimé lui dire à quel point je l’aimais, comme elle m’avait manqué durant ces trois années passées longuement sans sa présence, mais les mots restaient coincés à travers ma gorge. Je repensais alors à un poème de Rimbaud, intitulé « Ophélie ». Il disait : « Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles, La blanche Ophélia flotte comme un grand lys, Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...On entend dans les bois lointains des hallalis. »
A l’époque de nos grands-parents déjà, de moins en moins de personnes appréciaient la poésie. De nos jours, aucun jeune de mon âge n’avait entendu parler de Baudelaire, ou de Prévert. Les bouquins, autrefois considérés comme de la grande littérature n’étaient plus du tout à la mode. En fait, les adolescents de seize ans préféraient s’abrutir en jouant à des jeux vidéo plutôt que d’ouvrir un livre.
Ma mère n’avait pas bougé, durant toutes mes réflexions. Plus je l’observais, plus je me rendais compte qu’elle n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait été lors de sa mort. Quelques mois avant qu’elle ne décède, elle était dans un état pitoyable. Ses cheveux avaient perdu leur éclat, et quant à ses yeux, il n’y avait plus cette lueur qui les faisait vivre. La maladie eut raison d’elle un soir d’hiver. J’avais treize ans à l’époque.
Et tandis que mon regard restait ancré au sien, je me demandais tristement pourquoi le destin avait fait en sorte que je sois privé de ma mère. C’était cruel.
« Et ton père, comment va-t-il ? »
Cette question me surprit. Je n’avais pas pensé à lui depuis mon arrivée dans la « mer verte ». Pour être franc, je n’aimais pas songer à lui, quel que soit le moment. Lorsque j’étais entré en seconde, il m’avait envoyé dans l’internat de mon lycée. Je passais mes mercredi après-midi à faire des heures d’anglas supplémentaires, ainsi que de la musique, et mes week-ends chez divers amis. Les vacances étaient les seuls moments où nous faisions l’effort de nous voir.
Après réflexion, je pense que c’est à cause du décès de Maman que notre relation s’est dégradée. Elle avait été celle qui nous soudait, qui faisait de nous une véritable famille. Une fois partie, elle brisa tout ceci, nous laissant, mon père et moi, seuls.
« Bien… », Réussis-je à articuler.
Le côté affectif qu’étaient censés représenter des parents me manquait. Et chaque seconde supplémentaire que je passais à contempler ma mère, me rappelait ceci. Sans réfléchir ne serait-ce qu’un instant, je prenais mon courage à deux mains, et m’élançais pour la serrer dans mes bras.
Un vide complet.
Quel ne fut pas mon effroi lorsque je traversais le corps de Maman. Comme si elle n’avait été qu’un fantôme. Cette comparaison me glaça le sang. Elle n’avait pas été vraiment là. Elle n’avait été qu’une simple illusion. Manquant de peu de tomber du pont, plutôt étroit en largeur, je ne lui accordais aucun dernier regard, et prenait mes jambes à mon cou, faisant quelques pas encore. Afin de me retrouver hors de sa vue. Hors de sa portée.
Quelques secondes passèrent, durant lesquelles je fus immobile, le regard porté vers l’avant. Les questions fusaient dans mon cerveau : pourquoi n’avais-je rencontré aucune consistance lorsque j’avais tenté d’enserrer ma mère dans mes bras ? Tout ceci était-il vraiment réel ? Je n’eus pas le temps de m’interroger plus longtemps : des rires qu’il me semblait connaître, retentirent et se rapprochèrent de plus en plus. Je n’apercevais pour l’instant que trois silhouettes, mais j’étais presque certain de qui s’agissait-il : les Parques.
Elles ne s’appelaient pas réellement ainsi, bien entendu. C’était d’ailleurs même peu probable qu’elles soient au courant de ce surnom que je leur donnais. Dans le cas contraire, elles ne saisiraient pas son sens, je n’avais donc aucun souci à me faire.
Pauline F., Pauline C., et Pauline T.
Ironique au premier abord pouvait paraître leur « alliance ». Me concernant, je ne riais jamais d’elles. Pour être honnête, je leur vouais un total respect, hypocrite à souhait. Elles me terrorisaient totalement. Ma grand-mère me disait – lorsqu’elle se trouvait encore en vie – que les mentalités des jeunes n’avaient pas changée, au cours du temps. La discrimination, me répétait-elle, le racisme, l’homophobie… Tu devais prier pour naître blanc, hétéro, beau, con, et une fois que tu possédais tous ces critères, tu pouvais être tranquille. Etre soi-même, dans la société, c’était impossible.
Les trois Pauline me l’avaient très bien fait comprendre. J’étais considéré comme leur souffre-douleur attitré, au lycée. Et personne ne faisait quoi que ce soit pour les stopper, parce que leur popularité, leurs relations étaient bien trop importantes pour qu’on risque de se les mettre à dos. Et puis, qui voudrait tout risquer pour quelqu’un de mon genre, pour le gringalet que j’étais ? Personne.
J’avais souvent réfléchi aux raisons qui poussaient ces filles à se moquer de moi-même.
Une conclusion s’était formée dans mon cerveau : je possédais quelque chose de différent.
J’étais différent.
Pour de nombreuses choses : mes cheveux avaient une teinte trop blonde, mes yeux étaient trop clairs, ma corpulence trop maigre, ma taille trop petite. Du côté de ma personnalité, cela ne s’arrangeait pas : j’étais solitaire, réservé, j’obtenais d’excellentes notes, je n’appréciais pas les jeux vidéo, je faisais de l’équitation, du piano, et surtout, j’aimais lire et écrire des poèmes.
Tous mes centres d’intérêt consistaient un motif parfaitement valable pour m’embêter.
La première fois que les Parques vinrent me voir, ce fut au tout début de l’année scolaire. On nous avait demandé de passer au tableau, chacun notre tour, pour se présenter en quelques mots, et j’avais fait la triste erreur de parler de ma passion pour la lecture, l’écriture et l’équitation, aveuglé par ma naïveté et ma vision d’un monde idéaliste.
Elles m’avaient coincé au détour d’un couloir, pour se moquer de mes goûts. Au fil du temps, les simples moqueries se transformèrent en harcèlements. Une semaine plus tôt, Pauline C. m’avait plaqué contre un mur, et avec l’aide de Pauline T., elles m’avaient maintenu ainsi, tandis que Pauline P. avait pris un compas, et m’avait percé le bras d’une multitude de petits trous. Je les détestais.
Elles étaient ce genre de filles pouvant sortir avec un garçon différent chaque semaine sans éprouver le moindre remord, se maquillant trop pour se voir. « Superficielles » serait le mot exact les décrivant brièvement.
Je revenais une fois de plus à la réalité. Elles me fixaient désormais, un sourire mauvais aux lèvres, leurs cheveux sombres reflétant leur cœur. Je les suppliais mentalement de m’épargner. Qu’elles ne me touchent pas, qu’elles ne me fassent rien de mal. Je m’attendais à tout, sauf à ce que Pauline F. me suggère, posant les mains sur ses hanches :
« Tu n’as qu’à sauter de ce pont, Nikos. Cela t’évitera de souffrir… »
A l’entente de mon nom de famille, grec, prononcé avec tellement de dégoût, j’allais répliquer, mais Pauline C. me devança, complétant, avec un sourire provocateur :
« A moins que le pauvre petit Nikos n’ait peur… ? »
Je serrais les dents, fronçant les sourcils. Me conseiller le suicide, je trouvais cela si lâche et égoïste. Elles ne croyaient tout de même pas que j’allais sacrifier ma vie pour éviter des tortures dont je ne garderais que quelques bleus ? J’aurais pu en rire si cela avait été en d’autres circonstances. Mais à cet instant, aucun sourire n’aurait pu franchir mes lèvres.
Je voulais juste qu’elles me laissent tranquille.
Prenant une forte inspiration, abasourdi à l’avance de ce que j’allais faire, je poussai un cri, tout en me jetant sur elles.
Un nouveau vide, semblable à celui que j’avais rencontré chez ma mère.
Je passais à travers leurs corps, ne pouvant m’empêcher de frissonner, prêt à avancer de nouveau. Mais elles ne semblaient pas en avoir fini avec moi. Pauline T. avait disparu suite à mon contact, tout comme l’avait fait ma mère. En revanche, les deux restantes s’agrippèrent – j’ignore comment est-ce possible – à mes vêtements, m’interdisant de m’enfuir.
Mon poing traversa l’estomac de Pauline C, qui s’évapora. Un coup de pied dans la jambe de Pauline F, et la voilà volatisée, comme ses consœurs.
Je respirais à nouveau.
Plus de la moitié du pont était franchie. Je pouvais distinguer plus loin une étendue d’herbe verte, identique à celle que j’avais vue au tout début de mes péripéties.
Y avait-il un infime espoir que je puisse franchir tout intégralement ? J’osais l’espérer.
Avec inquiétude, j’attendais la troisième personne qui viendrait à ma rencontre. On m’avait toujours appris qu’il n’y avait pas deux choses sans une supplémentaire.
Trois, le symbole, le chiffre, de Dieu.
Je listais dans ma tête tous les individus susceptibles d’apparaître : mon père, ma tante, mes cousins, ma grand-mère… Je ne m’attendais vraisemblablement pas à ça.
Jusqu’au bout, j’avais été sûr que ce serait quelqu’un de ma famille, allez savoir pourquoi.
Ce fut un choc.
Je n’avais pas ressenti une euphorie si violente depuis longtemps. Même la vue de ma mère n’avait pas suscité des battements de cœur effrénés tels que ceux qui cognaient en moi maintenant. Cela faisait presque mal, tant leur rythme accélérait de secondes en secondes. J’avalais ma salive, sentant mes joues se colorer d’une teinte rouge. Je ne pouvais pas me contrôler lorsque mon regard croisait le sien.
Une vague de chaleur m’envahit.
Il était là. Il était là, devant moi, merde ! J’en avais rêvé tous les jours, tous les soirs, me rejouant cette scène dans la tête encore et encore, avec des scénarios différents. Et maintenant, j’étais dans la réalité. Du moins, j’espérais l’être. J’espérais ne pas me réveiller au beau milieu de la nuit, en sueur, regrettant ces illusions. Pas encore.
Mais ce rêve était plus réel que les autres. Je sentais son odeur, alors qu’il me faisait face, je sentais la douleur à mes mains, toujours sanglantes, je sentais les battements de mon cœur, qui menaçait d’exploser si je le regardais au fond des yeux.
Et puis, tout défila devant moi, depuis le début.
Toutes les raisons pour lesquelles j’étais amoureux de lui.
Il était beau. Au lycée, les mecs canons ne manquaient pas. Mais lui, il était différent. Je ne saurais pas décrire en quoi. Peut-être étaient-ce ses cheveux bouclés, ses yeux noisette, son sourire rassurant, ou ce simple regard qu’il me lançait souvent, lorsque je l’observais, croyant être discret. Mais il avait une chose que les autres ne possédaient pas, à mon avis, et inexplicable.
L’essentiel, c’était que je l’aimais. J’en étais persuadé depuis ce fameux jour, le 15 septembre, quelques temps après la rentrée. Le hasard fit que nous nous retrouvâmes en binôme pour un travail philosophique, en français. Le thème : « Que pensez-vous de la tolérance face aux différences existantes entre chaque individu ? ». Je me souviens du sourire crispé qu’il m’avait adressé. J’avais interprété ceci pour un signe du destin. Pourtant, je n’avais pas saisi ma chance.
Oui, j’étais homosexuel.
Dans notre société, c’était très mal vu. Il paraîtrait que quelques années plus tôt, la tolérance était exceptionnelle. Tout ce serait dégradé récemment, avant ma naissance. L’homosexualité était redevenue considérée comme une maladie. Mes grands-parents auraient connu une époque où l’on disait que l’amour n’avait pas de sexe. J’aurais tout donné pour voir ça.
Je ne peux pas expliquer mes préférences. J’ai simplement toujours été intéressé par les garçons, surtout depuis le collège. Les filles, je les considère comme des personnes formidables. Pour preuve, mes rares amies sont toutes de la gente féminine. Mais comment justifier l’amour, après tout ?
Il s’est rapproché, encore plus près. Son parfum m’emplit les narines, c’en est presque perturbant.
Je ne réussis pas à m’empêcher de prononcer son nom :
« Louis… »
Prénom bien commun, mais qui sonne si bien… J’ai l’impression de tout connaître à son sujet. Il a le même âge que moi : seize ans. Il est né le 23 mai. Il possède une petite sœur de huit ans, et deux chiens. Sa couleur favorite est le bleu. Sa saison préférée est l’été. Il mange toujours lentement, et peu. Les câlins, c’est son truc. Il suffit de voir comment il se comporte avec les filles qu’il aime bien… Il est allergique aux œufs. Il est un vrai je-m’en-foutiste. Je vous jure, tous ceux qui se moquent de lui, il n’en a rien à faire. Il aime parler, c’est un vrai bavard. Il joue au baseball, c’est le sport qui représente toute sa vie. Et surtout, il n’aime pas perdre.
C’est ce dernier point qui a tout changé entre nous.
Tout s’est déroulé une semaine auparavant. Nous étions dans notre dortoir, un vendredi soir, après les cours, lui, moi, et quatre ou cinq autres garçons. Pour tuer le temps, nous faisions des paris, jouant à « Action ou Vérité », histoire de rire un bon coup.
Je ne sais pas ce qui a pris à Charles, un frimeur hors du commun, de nous lancer ce défi :
« Je parie que vous n’êtes pas capables de vous embrasser… »
Des rires avaient fusé. Ils savaient tous que nous ne le ferions pas. C’était formellement interdit dans le règlement intérieur du lycée, qui disait : « Les relations homosexuelles sont interdites ». C’était clair.
Et pourtant… J’avais réussi à ne pas rougir lorsque ce pari avait été annoncé. Mes yeux ne se détachaient pas de ceux de Louis, et je voyais que ce dernier n’admettrait pas de perdre. Il s’était rapproché de moi bien trop rapidement pour que ce soit innocent, et quelques secondes plus tard, il s’était emparé de mes lèvres.
Si j’avais pu changer ce baiser, je l’aurais fait. J’aurais tant aimé qu’il m’embrasse parce qu’il en avait envie, et non pour gagner un stupide défi. Surtout en public. Il y eut un silence lorsqu’il se détacha de moi, et je ne pouvais m’empêcher de penser que tout avait été trop court pour que je puisse éprouver un véritable plaisir.
Ce soir-là, Louis Clamaron gagna un pari, et mon cœur en supplément.
A cet instant, cependant, nous étions seuls, sur ce pont de nuages. Et je lisais dans ses yeux qu’il voulait recommencer ce que nous avions fait une semaine auparavant. Peut-être interprétai-je son regard d’une mauvaise façon ? J’appréhendais tant qu’il me repousse si je tentais une approche…
Finalement, ce fut lui qui fit le premier pas.
Il combla les quelques centimètres qui nous séparaient, et nos lèvres se joignirent, doucement.
Feux d’artifice.
Je ne le traversais pas, contrairement à ma mère et aux Parques.
C’était magnifique.
C’était incroyable.
J’avais brusquement froid.
Il posait ses mains sur mes hanches, me poussant doucement contre…
Le mur ?
Non, il n’y en avait pas.
Ce fut le vide qui m’accueillit. Et tandis que j’entamais ma descente jusqu’à la mort, je pouvais encore sentir ses lèvres sur les miennes…
Putain, qu’est-ce que je l’avais aimé.
Participation 2. SANS TITRE.
- Spoiler:
Un jour une personne m’a dit que tout était beau, que l’on se souviendrait toujours de ce que l’on ferait. En effet, je me souviens de pas mal de choses que j’ai pu faire, mais j’aurais tellement aimé ne pas me souvenir de certaines choses, comme de ma première fois, ou encore de mon anniversaire pour mes vingt ans ou j’ai vomi sur le gâteau. J’ai eu la honte de ma vie pour de bon je pense et ceux devant tout mes amis présent ce jour là. Le pire a peut être été qu’il y a eu des vidéos, des photos et les réseaux sociaux ont tellement appréciés ce genre de chose. J’ai été sujet à des moqueries et pas mal d’autres petites choses. Mais bon maintenant j’ai vingt quatre ans et je me sens tellement bien. Je suis en licence d’histoire et j’ai un copain plus que magnifique. Oui il m’a enfin demandé en mariage j’attendais tellement cette nouvelle depuis trop longtemps. Ce soir là il y avait eu les fleurs, la table de restaurant super romantique et puis la bague. Le fait qu’il se soit mis à genoux devant moi c’était si merveilleux, si chaleureux. J’étais trop émue et madeleine que je suis j’ai pleuré. C’est ensuite que je me suis souvenue de mon voyage à Tahiti avec Alexandre, oui mon copain du mois maintenant mon fiancé. Nous avions vingt deux ans, c’était presque mon plus beau séjour je dois dire. Parce que bon oui les vacances en famille c’est bien mais avec son copain du moment c’est mieux ! Je ne suis pas une croqueuse d’homme mais je suis tellement contente d’être tombé sur lui. Notre histoire serait trop longue à raconter, mais lorsque que je me suis mise à regarder une photo de nous deux à Tahiti je me suis mise à penser à tout ce qu’il pourrait y avoir sur cette île, peut être des pirates, des choses qui sortiraient un peu de l’ordinaire en somme.
Après avoir regardé une tonne de photos, je n’avais envie de faire qu’une seule chose. J’avais envie de me promener là ou je n’avais encore jamais été. Pas très loin de chez moi il y a la plage et je ne l’ai pas encore découverte entièrement. Du coup je suis parti à pieds en espérant ne pas me perdre et pouvoir arriver le plus vite possible sur la plage. Pour une fois il ne pleut pas et il n’y a pas trop de vent. Une chose que je peux vous dire je déteste le vent, ça rend les cheveux gras c’est juste horrible ! Une fois arrivé, j’ai pu remarquer que je ne connaissais pas du tout la plage, j’avais l’impression même de me trouver seule. Les vagues formaient comme des dessins, et ma tête ne comprenait plus trop ce qu’il pouvait bien se passer. J’avançais doucement, sur le sable se trouvait un crabe et je dois dire qu’il avançait très lentement. Et puis un chant comme si on m’appelait. Mon cerveau devait me jouer des tours ce n’était pas possible. Je me suis donc mise à avancer près de la mer, le chant se faisait entendre de plus en plus fort, mais que diable se passait-il donc ? J’entendis ensuite une personne tousser alors que j’étais certaine d’être seule. Je me suis retournée et c’est là que je l’ai vu, un homme poisson ! Oui il avait un corps d’homme mais le reste du moins ses jambes se trouvait des écailles et une queue. Je connaissais les sirènes du moins de ce que j’en avais lu, mais de là à voir une sirène « homme », je ne savais pas que cela puisse exister. C’était justement à rien y comprendre. « Mais qui êtes vous, surtout qu’est ce que vous êtes ? », je lui avais dit. C’est à peine si l’on m’avait répondu que j’étais déjà parti en courant loin beaucoup plus loin. Le crabe avait refait son apparition et venait de se mettre à me parler. « Coucou toi, que viens donc tu faire à Tritonland ? » Tritonland mais je suis sur la plage à côté de chez moi pourquoi un crabe vient me parler ?
Après quelques minutes ou j’essayais de reprendre mes esprits j’essayais de savoir pourquoi un crabe et un homme poisson était venu à moi comme cela. La plage pourtant existe depuis toujours et il n’y a jamais eu quoi que ce soit de magique du moins on en a jamais parlé alors pourquoi moi ? Alors que j’essayais de partir pour retourner à la maison et tout raconter à mon fiancé le triton se trouvait juste devant moi. « Alors on pars déjà sans dire au re voir ? » « Je ne pense pas vous connaître, qui êtes vous donc ? C’est un cauchemar ou quoi ? » Puis pas vraiment de réponse, j’ai senti de l’eau sur mon visage.
De l’eau, pourquoi de l’eau. Pourquoi cet homme poisson viendrait m’arroser ? « Réveilles toi Alicia, réveilles toi. » Il me semblait entendre la voix de mon futur mari, une chose encore suspecte car je ne me trouvais pas avec lui sur la plage. « Excuse moi mais je t’ai suivi tout à l’heure, je ne savais pas ou tu partais, tu as du t’endormir quand tu es arrivé et tu m’avais l’air bien agité. » « Oui j’ai rêvé d’un crabe qui parlait et d’un homme poisson, je me demandais bien ce que je fichais avec ces drôles de choses. Tu as bien fait de me réveiller, rentrons maintenant. » Après cette escapade, Alicia est rentré chez elle et parfois il lui arrive de rêver de crabe et de tritons, mais ce sont des choses qui arrivent.
Participation 3. OCEAN.
- Spoiler:
Il suffoquait. Il n'arrivait plus à respirer. L'aire était absente. Ses doigts tremblants essayaient d'attraper les bulles qui remontaient à la surface sans pouvoir y arriver. Ses yeux grands ouverts absorber l'eau qui l'entourait. Sa trachée semblait aspirer toute la noirceur qui l'entourait. Il aurait voulu hurler, expulser tout le liquide qui l'avait emprisonné, mais il en était incapable. Encore une fois. Ses tendons se tordaient pour exprimer sa souffrance. Il avait perdu son teint pâle qui le rendait si doux. Un hématome rougeâtre s'était campé sur son visage. L'aire devenait de plus en plus absente. Les ténèbres l'enveloppaient. Son ascension était profonde. La pression en constriction l'oppressait. Il détestait se sentir compressé ainsi. Il se sentait enchaîné. Et la pierre qu'on lui avait déposée au fond de son ventre le faisait couler bien plus profondément qu'il ne le pensait. Il avait mal. Le silence qui émergeait de sa gorge endolorie le soulageait. Son thorax allait exploser avant qu'il ne touche le fond rocailleux. Il se devinait impuissant. Incapable d'appuyer sur ses maigres bras pour arrêter sa chute. Il s'humiliait intérieurement. Il était seul dans cet univers. Il regrettait tout à présent. Son esprit s'emballait, s'emmêlait. Il repensait à tout, son fleuve de vie. Il ferma ses paupières un instant. L'image de son père apparut devant lui. Il s'imaginait être au milieu d'une foule, mais il n'avait d'yeux que pour lui. Il caressait du regard les courbes de son visage. Son père faisait de même. Une lueur s'incrustait dans ses yeux, une lueur qui voulait tout exprimer. Courage. Son paternel lui tendit sa main. Un léger sourire se dessinait sur le coin de ses lèvres. Il était heureux, emprunt à la joie. Fierté. Il en était sûr, il était fier de son fils. Alors, il attrapa sa main au même moment qu'une vague venue déchirer le paysage qui l'entourait. La ville imaginaire se noyait sous un torrent dévastateur. Les civils s'envolaient au passage du Tsunami, qui emportait avec lui son père. Sa seule souche qui le retenait sur ces pavés fictifs. Sa main s'écorcha au contact de l'onde le replongeant dans le vaste étendu antinomique. Ses paupières s'ouvrèrent brusquement. Le sang qui avait envahi ses joues s'était incrusté jusqu'à son iris. Le temps avait ralenti, mais ses gestes devenaient alarmants. La frayeur quémanda son état d'esprit. Où était-il ? Le néant. L'enfer. Les ténèbres. Il était perdu. Le monde inconnu semblait l'ordonner. L'écume se formait autour de lui à chaque mouvement. Il avait de plus en plus mal. Ses muscles ne se contractaient plus. Ils hurlaient eux aussi. Il lui demandait de cesser de se battre, de tout lâcher. Il y songeait énormément. Était-ce de l'eau ou de l'air ? Aucun des deux. Plus rien ne ressemblait à quoi que ce soit à présent. Il passa une de ses mains au-dessus de sa tête. C'était un rêve. Comme pour atteindre la lumière par-dessus lui. C'était le paradis. Il n'y avait que les ombres qui menaient à cette lumière. C'était ça. Il ne pouvait être nulle part ailleurs. Le paradis. Il se laissa aller. Il sentit son corps se détendre doucement. Son autre main pointa vers les faisceaux de lumière qui laissait paraître les poches d'eau qui s'échappaient de sa bouche. Son visage retrouvait des couleurs normales. La pâleur de son jeune âge. Celle qu'il avait eu dans son passé. Toutes ses rides s'étaient effacées. Ses yeux retrouvaient son gris d'origine. Il semblait avoir immergé. Tout était clair dans sa tête. Il laissa son corps flotter. Plus rien ne servait à se débattre avec l'invisible. Son air s'extirpait encore de son corps. Ses derniers souffles. Il ne pouvait plus s'empêcher de regarder ce rayonnement d'un blanc aveuglant. Le temps s'était définitivement arrêté. Plus aucun bruit ne venait déranger le silence. Tout était fluide. Apaisant. Ce monde inconnu devenait le sien. Ce qui l'entourait était à lui. Il n'était plus affolé mais serein. Ses jambes avaient cessé de trembler. Il se reposait dans le vide. Il sentait son corps remonter petit à petit. La lumière devenait de plus en plus grande. Il pouvait apercevoir la cime de ses doigts à présent. Ses mains douces. Si fragile et pourtant si forte. Elle pouvait absorber cette lueur venue du ciel. Il y arrivait. L'énergie lumineuse devenait si intense qu'elle ébranlait ses nerfs optiques. Elle venait à bruler si légèrement sa rétine. Mais il n'avait plus mal, il n'avait plus envie de crier. Il ne le pouvait plus. Une bulle monta encore une fois à la surface. Il n'avait plus besoin de respirer. Il était mort. Il ne lui restait plus que quelques secondes pour songer à sa vie. Il l'avait toujours détesté et pourtant il la trouvait merveilleuse, il était merveilleux à présent. C'était un être suprême. Il était libre. Libérer de toutes les contraintes qu'il avait pu connaitre. Il ne savait toujours pas où il s'était retrouvé, ni comment, ni pourquoi. Il n'y avait jamais mis les pieds, c'était certainement pour ça qu'il s'y sentait tellement bien à présent. L'océan. Ce n'était pas vraiment cela mais ça y ressemblait. Il était persuadé que ce qui l'entourait n'était pas de l'eau. C'était sa libération. Il était parti à présent. Ses cheveux nageaient encore. Il décida de fermer ses yeux une dernière fois. Il ne pensait plus à rien. Et lentement, il se déposa une dernière fois. Ses bras volaient dans l'étendue indéfinissable. Ses yeux se recouvraient. Ses pieds restèrent en lévitation. Il n'était plus là.
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| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro trois. ( VOTES ) 21.02.13 20:20 | |
| Participation 4. REVE TA VIE EN COULEUR.
- Spoiler:
rêve ta vie en couleur. Alice ouvrit soudainement les yeux. Tout était blanc, tout était vide. A tâtons, elle chercha l’interrupteur de sa lampe de chevet, habituellement posée sur sa table de nuit, près de son lit. En vain, le bouton restait introuvable dans cet étendu de blanc inquiétant. Alice commençait à paniquer, et tenta de se relever, jusqu’à ce qu’elle comprit qu’elle était déjà debout. Debout sur du vide. Debout sans vraiment l’être. Elle ne voyait pas le bout de cette pièce dénudée de couleurs, et tourna plusieurs fois sur elle-même en cherchant le moindre indice d’une sortie, d’une poignet de porte, d’une trappe, n’importe quoi, du moment que cette chose pouvait la mener à l’extérieur. La respiration de l’adolescente se faisait de plus en plus saccadée, et étant claustrophobe, la panique commençait sérieusement à l’envahir. Elle tendit ses mains devant elle, puis sur les côtés, cherchant en vain un mur, un support. Rien. Il n’y avait absolument rien. Alice se pinça, et échappa un léger cri de douleur. Elle devait rêver, ce ne pouvait être que cela. Elle cligna plusieurs fois des yeux, cria, appela du secourt, mais ne bougeait pas. Elle avait peur de ce vide sous ses pieds, de ce sentiment de n’être soutenue que par de l’air, et encore. Elle qui avait toujours eu des raisonnements très logiques, qui aimait les mathématiques et ses grandes équations, l’idée de se retrouver dans un endroit vidé de toute matière était surréaliste.
Soudain, alors qu’elle se sentait prise de vertiges et d’un mal de tête atroce, une voix enfantine l’interpella. « Alors mademoiselle, vous vous êtes perdue en chemin ? » Cette fois-ci, Alice, surprise, fit volte-face, et ce n’est que quelques secondes ensuite qu’elle se rendit compte qu’elle avait bougé, mais qu’elle n’était pas tombée. Cependant, cette impression de vide sous ses pieds était toujours présente et vraiment désagréable. Alice étouffa un cri de surprise en voyant qui venait de prendre la parole. Un canard, haut comme trois pommes, au bec bleuté et au plumage rose bonbon, venait de faire miraculeusement son apparition dans cette pièce sans fin. Voyant la surprise d’Alice, le canard soupira, et fit un signe avec sa patte, comme exaspéré de son propre comportement. « Comme je suis mal élevé ! Excusez-moi de vous avoir fait peur, jeune étrangère, je me nomme Plume, mais la plupart des gens me surnomme Lonbec, allez savoir pourquoi. » Alice en restait sans voix. Jamais elle n’avait vu un canard au plumage rosie, et au bec bleu, qui de plus avait l’usage de la parole. Jamais. C’en était trop pour elle. Pourtant, quelque chose, ou quelqu’un, elle n’en avait aucune idée, l’incita à poser des questions à cette étrange créature, à oser, à avoir le courage, l’audace, comme si tout était normal. Elle fronça les sourcils, et avança d’un pas, les jambes flageolantes, restant méfiante vis-à-vis du canard. « Excusez-moi.. Lonbec, mais pourriez vous m’indiquer où je me trouve ? Et surtout comme sortir d’ici. » Le canard s’avança un peu d’Alice, la tête relevée pour tenter d’apercevoir le visage de l’adolescente. « Ah. En voilà une bien bonne question. » Lonbec croassa. Alice commençait de plus en plus à se poser des questions. Alors comme ça, ce canard non plus ne savait pas où ils se trouvaient ? Pourtant, il était arrivé ici comme par magie. « Nous sommes dans votre monde, mademoiselle. A vous de lui attribuer un nom. A vous de le rêver. » Alice soupira, un peu plus soulagée. Donc, elle ne s’était pas trompée : elle était bel et bien en train de rêver. Pourtant, toute cette histoire avait l’air si réelle.. « Ah, vous me rassurer, Lonbec ! Je suis donc en train de rêver ! » S’exclama-t-elle. Elle se méfiait désormais moins du canard, et commençait même à le trouver plutôt amusant, avec ses ailes roses et son bec bleu. « Pas tout à fait, en réalité.. Vous êtes comme dans un monde parallèle, où très peu d’humains peuvent se rendre. » Alice fronça les sourcils. Tous ses espoirs venaient de partir en fumée. Elle était bien éveillée, comme elle l’avait pensé à son arrivée dans cette pièce vide. Elle se mordilla légèrement la lèvre inférieur. Qu’est-ce que tout cela voulait bien dire ? « Je ne suis pas sûre de comprendre, Lonbec.. » Soupira-t-elle en regardant désespérément le canard. Celui-ci sembla comprendre le désarroi de la jeune fille, et fit demi-tour, faisant quelques mètres dans l’espace, comme s’il flottait. « Suivez-moi, je vais vous montrer Cancouin, mon monde à moi ! » Alice hésita quelques instants, mais après réflexion, elle estima que suivre Lonbec était finalement la meilleure chose à faire. D’une démarche flageolante, surement dût au fait qu’elle ne savait pas vraiment sur quoi elle marchait, Alice rejoignit le canard, et il entamèrent une marche silencieuse.
Après quelques minutes, Lonbec s’arrêta, et Alice fit de même. Elle commençait presque à s’habituer à cette sensation de vide. Enfin, elle ne perdait pas son objectif de vue : elle devait rentrer chez elle. Puis savoir où elle se trouve au passage, qui sait, peut-être qu’elle serait amenée à revenir dans les parages. Soudain, elle sentit Lonbec venir se coller à sa jambe, et avant même qu’elle ait pu prononcer le moindre mot, sa vision devint flou, elle se mit à tourner sur elle-même, puis quelques secondes après, elle tomba au sol, dans un endroit qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Elle se frotta vigoureusement la tête, en grognant, puis ouvrit les yeux. Elle échappa un cri de surprise. Alice ne se trouvait plus dans une pièce dont elle ne voyait même pas le fin, mais dans un parc verdoyant absolument sublime ! Elle était assise sur de l’herbe fraiche, ni trop humide, si trop sèche, qui avait amorti sa chute. Devant elle se trouvait un étang surdimensionnée où trônaient plusieurs nénuphars sur la surface. Un saule pleureur l’abritait du soleil et plusieurs arbres fruitiers étaient plantés de l’autre côté de la rive du lac d’eau douce. Elle pouvait apercevoir des écureuils gambader entres les buissons et des canards flotter sur l’eau claire. Canard.. Lonbec ! Alice reprit ses esprits, et regarda autour d’elle, à la recherche de son guise qui avait les réponses à ses questions. Heureusement pour elle, il n’était pas bien loin, et se prélassait au bord de l’étang. « Ah, Lonbec, j’ai cru que je vous avais perdu ! Mais dite-moi.. Où sommes nous ? » Lonbec se retourna et Alice crut apercevoir un sourire se former au niveau de son bec. Il vint s’installer aux côtés de l’adolescente, le regard posé sur tout ce splendide paysage. « Bienvenue sur Cancouin ! C’est mon monde, je l’ai créé. Chaque personne qui entre dans la dimension parallèle a un monde à lui, qu’il peut personnaliser comme il le souhaite. » Expliqua-t-il à Alice, qui se relevait péniblement. Tout commençait à s’assembler dans sa tête : elle était donc arrivée dans cette fameuse dimension parallèle par elle ne sait quel moyen, et un monde lui appartenait. Elle en déduit que cette pièce dénudée de toute couleur devait surement être son monde. Mais.. Le personnaliser ? « Je ne comprends pas tout, encore une fois.. Comment pourrais-je personnaliser mon monde Lonbec ? » Demanda-t-elle, de plus en plus curieuse. Lonbec ne répondit pas sur le champ, et après quelques instants, il lança un regard à Alice, rempli de malice. « Je vais vous faire une démonstration. » Sur ces mots, il s’éloigna légèrement de l’adolescente et ferma les yeux. Il semblait se concentrer, et Alice l’observait avec attention. Soudain, une énorme tranche de pain tomba entre Alice et Lonbec, et la jeune fille fut tellement surprise qu’elle en sursauta. Lonbec ouvrit les yeux, et se précipita sur la tranche de pain. Il en arracha une bouchée et s’avala d’un coup. « Il suffit de penser très fort à une chose que l’on désire, et elle apparait devant nous. Vous ne pourrez pas le faire ici, mais dans votre monde, oui. » Dit le canard en poussa le pain à l’aide de sa patte. Cette fois-ci, Alice commençait à comprendre le système. C’était plutôt amusant : il lui suffisait de rêver pour obtenir tout ce qu’elle voulait. Aussitôt, pleins d’idées lui vinrent à l’esprit : un donut géant, couvert de crème au chocolat, une étagère remplie de toutes sortes de vêtements dont elle avait toujours rêvé, une magnifique plage illuminée par les rayons du couché-de-soleil quotidien. Elle retombait presque en enfance, même à seize ans. « Comment faire pour retourner dans mon monde, Lonbec ? » Demanda-t-elle, de plus en plus excitée. Elle avait oublié toutes ses craintes : la magie de cette dimension parallèle prenait toute la place dans son cerveau. « Il vous suffit de le rêver, mademoiselle.. » Alice hocha la tête, puis, vidant son cerveau, elle ferma les yeux, comme l’avait fait quelques secondes avant Lonbec. Elle pensa à cette pièce vide qu’était son monde. Le sien. Elle allait pouvoir y faire tout ce qu’elle souhaitait, courir, danser, chanter.. Tout. Seule. Elle était libre. Lorsqu’elle sentit son équilibre basculer, elle ouvrit les yeux, et alors que sa vision devenait une fois de plus flou, elle utilisa toute la force qu’elle avait pour lever son bras, et faire un signe de main à Lonbec, en guise d’au revoir, et de merci.
Comme prévu, elle se retrouva dans cette vaste pièce aux murs blancs, à l’ambiance froide. D’ailleurs, elle trouvait que depuis sa dernière visite, il faisait beaucoup plus froid. Elle se frotta les bras et frissonna, puis, se rappelant des conseils de Lonbec, elle ferma les yeux. Elle imagina un bon feu de cheminée, chaleureux et accueillant. Soudain, un gros « boum » se fit entendre, faisant sursauter Alice. Elle ouvrit les yeux, et trouva devant elle une belle cheminée en pierre, exactement comme elle venait de la voir, dans ses pensées. Elle sourit, les yeux pétillants. C’était fantastique. Alors, elle se mit à imaginer la pièce de ses rêves : du parquet clair au sol, deux murs blanc, un autre rouge, puis un autre vert pomme, ensuite, elle y installa un canapé blanc cassé, devant la cheminée, un pommier, bien qu’elle se trouve dans une pièce fermée, une table ronde, des tableaux colorés, un ordinateur et des jeux vidéos, même un piano et une guitare. Une fois son travail terminé, elle fit un tour complet sur elle, observant son œuvre. C’était certes un vrai bazar, rempli de nombreuses choses qui n’avaient aucun rapport les unes avec les autres, mais ça lui ressemblait. C’était Alice. C’était son monde. D’ailleurs, elle décida de le baptiser Bazar d’Alice.
Elle ne savait pas exactement combien de temps elle était restée dans son monde, seule, à s’amuser. Peut-être une journée, peut-être deux, peut-être même dix. Elle ne savait pas. Elle ne comptait pas le temps dans ce paradis. Alors qu’elle sautait sur le trampoline qu’elle avait installé quelques minutes auparavant, elle ressentit un violent mal de tête, qui l’obligea à quitter son attraction pour partir s’allonger sur un fauteuil. Elle tenta de trouver le sommeil, mais la douleur était trop présente. Elle tenta de faire apparaitre des médicaments, mais elle n’y parvenait plus. Prise de panique, elle imagina plusieurs objets, comme elle le faisait chaque jour, en vain, elle n’y arrivait plus. Soudain, le canapé sur lequel elle était assise disparu, et elle se retrouva assise au sol, sur le parquet qui s’était bizarrement refroidi. Elle releva la tête : la cheminée n’était plus contre le mur. Elle fronça les sourcils, observant autour d’elle. Tous les objets qu’elle avait fait venir grâce à son esprit, et qui faisait son bonheur tous les jours, commençaient à disparaitre un par un, sous les yeux d’Alice. Pourtant, elle n’avait rien fait de travers, et avait suivi les indications de Lonbec pour personnaliser son monde. Son mal de tête était de plus en plus important, et alors que les murs et le sol redevenait blancs, comme elle les avait trouvé la première fois qu’elle était arrivée ici, elle s’écroula au sol, et s’évanouit.
Alice se réveilla en sursaut, dans un lit d’hôpital. Soudain, quelqu’un se précipita sur elle, et comprit rapidement que cette personne n’était autre que sa mère. « Oh, Alice ! Tu m’as fait une de ces peurs ! » Mais Alice ne l’écoutait que d’une oreille, son esprit était encore ailleurs, dans un monde qu’elle avait elle-même créé..
Participation 5. VOLUTES GLACEES.
- Spoiler:
Je cligne les yeux une fois, deux fois. Tout autour de moi me semble flou et lointain, comme déformé par une lentille optique divergente. Mon nez se fronce, sale tic que j’ai chopé de mon père avant sa mort prématurée durant mon enfance et qui symbolise ma méfiance apparente. Je n’y vois fichtrement rien, et en plus j’ai la désagréable impression d’être entourée de brouillard, mais pas cotonneux et rassurant comme pourraient l’être les nuages d’un dessin animé venus stopper la chute du personnage principal : plutôt le genre humide et épais comme de la poix qui vous colle à la peau, et ce malgré votre énième douche d’affilée. Je décide de fermer les yeux afin de mieux me concentrer, avant de penser qu’il ne s’agit peut-être pas forcément de la meilleure idée que j’aie eue aujourd’hui. Fermer les yeux alors que l’on se trouve dans un endroit inconnu où l’on ne maîtrise absolument pas la situation, franchement ? Il n’y a sans doute pas pire idée, si ce n’est de me mettre à crier en sautant partout pour finir par tomber dans le précipice d’un ravin, ou ameuter des monstres carnivores qui ne feront qu’une bouchée de moi. Prudence oblige, je me tiens immobile et muette comme une tombe. Ce n’est pas que je n’ai pas confiance, mais disons qu’on ne sait jamais… Alors, les yeux grands ouverts, j’essaye de remettre un peu d’ordre dans le puzzle de mon esprit. On dirait qu’un tremblement de terre a vigoureusement secoué tous mes neurones, qui se sont éparpillés aux quatre coins de mon esprit, car je mets un certain temps à reconstituer les derniers évènements qui me reviennent finalement en mémoire. Quoi que je ne sois pas sûre que le temps ait sa place dans l’endroit, quel qu’il soit, où je me trouve actuellement. Je n’ai pas de montre, et serais bien incapable de dire si j’y suis depuis une heure ou depuis une minute –comme si cette étrange buée ralentissait et mes capacités intellectuelles, et mes mouvements purement physiques. Bon. Reprenons dans l’ordre. Hier soir, j’ai été à la fête des dix-sept ans de Steeven, mais j’en suis partie assez tôt, complètement dégoûtée d’apercevoir mon petit-ami bécoter cette garce de Caroline dans la chambre d’amis. Je ne crois pas que je l’aimais vraiment, j’aurais eu plus mal en le découvrant avec une autre fille sinon, non ? Je me souviens au contraire avoir été prise de colère. Claire m’a fait remarquer que j’étais toute rouge, avant que je quitte en trombe l’appartement de mon meilleur ami. Je crois également me souvenir qu’elle a essayé de me joindre plusieurs fois alors que j’étais sur la route du retour, à ressasser de désagréables pensées. Ce qui est le plus étrange, c’est que je n’étais pas en colère d’avoir été trahie, déçue, trompée dans mes espérances exubérantes de vie à deux dans la banlieue chic de Paris ou de Londres… c’est, je crois, que j’aurais préféré qu’il fasse les choses proprement. Si Jimmy veut coucher avec Caroline, qu’il se la tape, ce n’est pas mon problème ! Mais je n’ai pas été élevée de cette manière, moi. Ah, oui, voilà, je me souviens maintenant : j’étais en colère qu’il ne me montre pas le respect minimum que je pense que les autres me doivent !
C’est dans cet état d’esprit que je suis rentrée chez moi, et que j’ai été me coucher. Maintenant, à travers les brumes vaporeuses (de mon esprit ?) qui m’entourent de toutes parts, je me rends compte à quel point cela peut sembler immature. Je me rends compte à quel point cela me passe au dessus de la tête. Pauvre Jimmy. Quel crétin, mais pauvre Jimmy quand même. Je me souviens aussi m’être réveillée. À moins que je n’aie rêvé que je me réveillais, ce qui ne serait pas si impossible que cela étant donné que cet endroit a la consistance d’un rêve. Enfin, je dis ça, je préfère quand même ne pas trop m’avancer face aux éventuels scientifiques qui pourraient me rétorquer qu’un rêve n’a pas plus de réalité que de consistance matérielle. N’empêche, je me rappelle clairement être sortie de mon lit, m’être habillée, avoir pris mon petit déjeuner, avoir envoyé un texto à Claire afin de la rassurer, avant de monter dans le bus en direction de la surface commerciale la plus huppée de San Francisco. Je me souviens de la sensation de bien-être que j’ai éprouvé en enfilant toutes ces robes de princesse ; tous ces tailleurs haute couture ; tous ces délicieux accessoires glissants le long de mon bras, le long de mon cou, pour délicatement venir se lover au creux de ma poitrine... Le shopping : rien de tel pour qu’une fille se sente à nouveau bien dans sa peau. Un peu de parfum pour agrémenter le tout, et la voilà comme neuve, prête à affronter une nouvelle journée grisâtre et monotone.
Je porte la main à mon front, j’ai l’impression d’être étourdie, comme si tout bougeait autour de moi. J’ajuste ma vision, et me rends alors compte que je suis loin de devenir folle (quoi que, hum) : des volutes de fumée se déplacent de part en part de mon champ de vision. En y regardant de plus près, je peux constater que le brouillard que je pensais uniformément opaque peut en réalité se diviser en deux catégories distinctes : celle qui est opaque ; et la seconde, mais non la moindre, qui l’est suffisamment moins pour que je puisse y distinguer des formes humaines. Hommes ou femmes, impossible de le déterminer sûrement. Et lorsque je tente de faire un pas vers eux, je vacille, comme si je n’avais plus d’équilibre. Je retente ma chance une seconde fois, et m’y habitue assez vite. Finalement, c’est un peu comme de marcher avec des talons de quinze centimètres : ça tue les pieds mais ça donne un sentiment de puissance absolue particulièrement jouissif. Je réussis tant bien que mal à m’approcher d’une de ces formes humanoïdes, et tapote énergiquement son épaule afin d’attirer son attention. Je prépare l’un de mes plus beaux sourires à son intention, mais mon poing se contente de s’enfoncer mollement dans la masse poisseuse de ce qui aurait dû être l’épaule de la personne. Je fixe bêtement mes mains pendant quelques secondes, sans rien faire d’autre, avant de me reprendre. Les lois physiques de cet endroit, ou même de cet univers (peu importe son appellation) sont peut-être différentes de celles que je connais et que j’ai l’habitude de côtoyer, mais je ne suis pas folle, je les vois se déplacer. Je prends donc mon courage à deux mains (celles-là même qui étaient complètement inactives il y a à peine quelques secondes) et je recommence, encore et encore. Inlassablement. Comme lorsque, l’autre jour au centre commercial, je cherchais une toilette qui ne soit pas sale ou occupée. À force de persévérance et de plusieurs longs mètres de marche à pied (des kilomètres pour mes pauvres petits orteils), j’avais fini par trouver une porte indiquant ce que je cherchais, sans queue alentour, et je l’avais poussée. C’est à peu près à ce moment-là que remontent mes derniers souvenirs ; je serais bien incapable de dire quoi que ce soit à propos de ce qui aurait pu se passer après. Mais mon esprit pratique a tendance à occulter les informations qui ne sont pas directement importantes pour me sortir du pétrin dans lequel je me suis fourrée, et ce quelle que soit la manière dont je m’y suis fourrée. Je repère une nouvelle volute de fumée à la forme humaine et, bien décidée à affronter le danger de face cette fois-ci, je me place droit sur sa route au dernier moment : impossible pour elle de m’éviter. Elle me fonce droit dessus, inconsciente de ma présence, et lorsqu’elle pénètre en moi j’ai l’impression qu’une vague glacée vient de me recouvrir de la tête aux pieds. Je n'ai pas étés mouillée, mais j'ai l'impression d'être trempée. Quelques secondes plus tard, la sensation s’estompe, signe que la chose a quitté mon corps –mais j’ai encore froid. Il s’opère alors une nouvelle distinction. On dirait que les… les, euh… disons, les spectres de fumée cherchent volontairement à s’écarter de moi. Ont-ils pour autant une conscience, je ne saurais le dire. Le fait est que je me sens alors plus seule que jamais.
Alors, pour la première fois de toute ma vie, je commence à avoir vraiment peur.
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| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro trois. ( VOTES ) 21.02.13 20:20 | |
| - Vous pouvez commenter à la suite. |
| | | .Lithium
▽ messages. : 180 ▽ crédit. : .Reed ▽ age. : 30 ▽ points. : 79 Date d'inscription : 14/01/2013 Localisation : Lorraine
| Sujet: Re: ▽ concours numéro trois. ( VOTES ) 22.02.13 16:10 | |
| Voté Il y a des textes vraiment magnifiques, mais mon coeur a penché plus pour l'un que pour les autres |
| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro trois. ( VOTES ) 27.02.13 12:23 | |
| Vous n'avez plus qu'un jour pour voter. On compte sur vous ! |
| | | Crystal-Ali'J
▽ messages. : 1177 ▽ crédit. : (c) ell. ▽ points. : 572 Date d'inscription : 30/11/2011
| Sujet: Re: ▽ concours numéro trois. ( VOTES ) 28.02.13 12:16 | |
| Vous n'avez plus qu'aujourd'hui pour voter, n'hésitez pas, il serait dommage que seulement 2 personnes aient voté. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: ▽ concours numéro trois. ( VOTES ) | |
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| | | | ▽ concours numéro trois. ( VOTES ) | |
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